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  • : Ma bibliotheque de l'imaginaire
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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 10:42

krondor1.jpg

 

Après cette petite incartade au ton léger (voire foutraque (© François Busnel)) dans l'univers de la science-fiction cultissime britannique à travers une adaptation série-roman, retour aux sources, à mes sources du moins (si vous me connaissez et que vous ne m'avez jamais vu avec un Krondor dans les mains/poches/sacs, vous avez officiellement une acuité visuelle proche de celle du kiwi.... dans son sens fruitier il va de soi...), avec Les Chroniques de Krondor donc, saga bien connue et soulevant des avis partagés allant du très favorable (le mien) au très mitigé (notamment ceux du rédacteur des critiques sur la série de mon site de news fantasy attitré www.elbakin.net, site très bon au demeurant mais dont l'auteur des critiques de Krondor se dit lui même depuis le tout début réfractaire à cette saga.... diantre ca fait 10 ans que le site existe, trouvez en un qui aime pour en parler les gars.... surtout que beaucoup de gens aiment... M'enfin....) Bon, mon but sur ce site, outre celui de m'amuser car j'aime écrire, c'est de donner envie de lire de bons livres dans le domaine de l'imaginaire... Bon là j'imagine bien que mes chances de succès sur un cycle de plus de 10 volumes de 400 à 800 pages sont assez maigres (feignasses), mais qui sait? Et puis j'ai passé si longtemps dans ce monde que je savais depuis toujours que j'en ferais une critique... Voilà qui sera fait, et si ça ne donne envie à personne de s'y mettre, au moins essayons de lui rendre hommage. Je voudrais ne pas trop spoiler, mais honnêtement je vais vous dire tellement de choses que vous les oublierez toutes, donc pour le coup, j'ai pas peur!

 

Mais avant de mettre les mains dans le pâté (oui j'utilise les formules que je veux, c'est MON blog... et puis c'est dans l'intro qu'on déconne hein, après on est toujours sérieux... non?), souhaitons la bienvenue à une nouvelle rubrique au nom inspiré d'une emission de France Culture (non, non cette radio n'est pas une légende urbaine.) sur la philosophie et que je vous conseille: si vous arrivez a la suivre en entier vous êtes officiellement d'une intelligence effrayante (moi j'ai du mal à comprendre les verbes passé 30 minutes.... et au bout de 45 minutes je ne comprends plus que les articles... au singulier.... j'ai honte...): "Les nouveaux chemins de la conne essence". Bon déjà je suis très fier du nom, et ça vous donnera, comme ci-fait une première fois dans la critique de 'L'ange blond", divers chemins (à la con forcément) qui ont conduit certaines personnes sur ce blog... Une bonne occasion de rigoler et ca me permettra de ne plus les oublier, car oui, over-blog ne les garde qu'un mois et j'en ai déjà oublié quelques uns, parmi les meilleurs.... Donc allons-y, avec les formes...

 

Les nouveaux chemins de la conne essence: Sont arrivés sur ce blog des gens ayant cherché dans leur moteur de recherche:

_ "résumé détaillé la balle du néant par chapitre"... Dééésolé, c'est vrai je suis plutôt du genre feinéant je m'en rends compte grâce à cette personne, je fais mes critiques en 15 minutes grand max... Si seulement j'avais un peu plus de temps... Promis dès que je découvre le secret de l'immortalité (qui a dit "Demande à Elizabeth II?" Rhooo!) je m'y mets... En plus ça passionnera tout le monde c'est clair !

_ "de quel peuple est inspiré les arendais"... Retour rapide dans les royaumes du Ponant, les arendais sont en gros des brutes sans cervelle vouant leur vie à la guerre, sans plus trop savoir ce qui a provoqué ces guerres... Mais ils adorent ça. Donc je répondrais au monsieur, au cas où ça le travaille vraiment et qu'il cherche à nouveau... Les arendais sont donc simplement inspirés du peuple des hommes. A l'opposé, et toujours dans les royaumes du Ponant, les nyissiens, traîtres, conspirateurs, évaporés de la réalité, sont quant à eux bien évidemment inspirés du peuple féminim...

_ "le climat des gnomes"... Voilà à quoi sert l'heure d'Internet journalière accordée dans les hopitaux psychiatriques... La personne se demandait certainement quoi mettre dans sa valise pour son week-end dans sa belle famille imaginaire, gnome bien évidemment... Bon voyage l'ami!

Merci à eux

 

Infos: Les chroniques de Krondor (Krondor pour les intimes) est un cycle de fantasy comportant 14 tomes en France et toujours en cours de parution. Il y a également une trilogie dérivée ("Fille de l'Empire" se passant dans un autre monde que l'on rencontre au début du cycle d'origine) que je n'ai pas lu mais, à en croire certains, ce serait meilleur que les chroniques elles-mêmes... Je me les garde pour quand Krondor sera fini et que je serais en manque...Promis cette trilogie sera alors critiquée, restez fidèle à mon blog et vous aurez cette critique dans 10 ans grand max, bande de chanceux. Bref, Krondor est écrit, depuis 1982, par Raymond Elias Feist, écrivain américain n'ayant écrit que tout ceci ET Faërie, première critique de ce blog. Et voilà, une fois celle-ci terminée, j'aurais, en gros, critiqué toute l'oeuvre du monsieur... la classe! A noter que le cycle est divisé en quantité de mini cycles de 2 à 5 volumes, mais on s'en balance.

 

Résumé: Pfiou, ca commence... Tout est plus difficile à traiter quand on critique des cycles et ça commence... maintenant! Hé bien on suit dans ce cycle, en gros, la vie de plusieurs générations (3 au 10ème tome) de dirigeants d'un grand et puissant royame appelé le Royaume des Isles, dont l'histoire sera parsemée de nombreuses guerres, contre des peuples venus d'un autre monde, de dimensions démoniaques ou d'un autre continent jusque là inconnu (et des escarmouches avec les voisins d'en dessous qui veulent profiter que le royaume tente de sauver le monde pour lui piquer quelques terres... Putain d'arendais!). Chaque lettre de ce résumé doit correspondre à environ 50 ou 100 pages du cycle, bon ratio hein? Bah on y reviendra, ici on RESUME!

 

Personnages:

Alors j'ai compté, on va détailler 178 personnages clés du cycle... Soyons sérieux, je vais lister ceux qui me reviennent en mémoire et advienne que pourra... souhaitez-moi bonne chance.

Pug: héros du cycle. Dans le premier tome il a une dizaine d'années au début, il doit en avoir au moins 100 à la fin. Pug entre en apprentissage de magicien dans ce premier tome et devient tout au long du cycle le plus puissant de tous les temps, ce qui explique sa longévité. C'est donc le héros puisque l'un des rares que l'on voit encore et toujours malgré le défilé des années, mais il n'est pas prépondérant. Dans certains tomes on ne le voit qu'un 50aine ou 100aine de pages. En général on suit le famille régnante, avec qui il est lié d'amitié, et Pug arrive vers la fin pour sauver le monde parce que c'est lui le plus fort d'abord. En tout cas c'est un héros agréable, à la personnalité parfois tourmentée (il vivra pas mal de drames, certains particulièrement difficiles) mais trouve toujours la force de surmonter les affres de la guerre et de la quasi-immortalité. Et puis sa montée est puissance est vraiment agréable à suivre.

Tomas: Meilleur ami de Pug. Et d'un autre qui a trouvé le secret de la vie presque infinie (d'ailleurs si Tomas ou Pug veulent bien nous faire un résumé de Krondor par chapitre... Nan j'dis ça pour un copain...). Quand Pug devient apprenti-magicien, lui devient apprenti-soldat. Il est très prometteur, mais un jour en se perdant dans une mine naine (comme toutes les mines... Ha oui il y a des nains et des elfes, mais on voit les nains 2/3 fois dans toute la saga, et les elfs... ils ne bougent jamais de chez eux), en fuyant disais-je, il tombe nez à nez avec un dragon. Qui lui offre une armure, un casque et une épée magique. En fait ces objets sont très anciens et ont appartenu au plus puissant des  valherus, les seigneurs-dragons (race d'une 20aine de représentants ayant disparue il y a bien longtemps et à la puissance phénoménale) appelé Ashen-Shugar. Cette armure le rend pratiquement invincible, et lui inspire des visions de la vie d'Ashen-Shugar, qui tentera d'ailleurs de revenir à la vie par l'intermédiaire de Tomas qui deviendra plus ou moins moitié valheru, ce qui lui donnera cette longévité elfique. Tomas se battra quelques temps contre l'envahisseur, notamment à la frontière du royaume des elfs. Il finira par s'installer chez les elfs (sa personnalité changée par l'armure le rapprochant de ces derniers) et deviendra même prince consort des elfs (aka Elvenking pour les intimes...) en épousant leur reine Aglaranna. Résultat, il doit protéger son royaume et n'en sortira presque plus... Pas de chance ça, les gentils ont le plus puissant guerrier de tous les temps dans leur camp, qui plus est limite immortel, mais non, non, non, chéri, tu restes protéger la maison.... Putain de nyissiens.... Donc bon on le voit pas souvent mais ca reste quelqu'un d'important de par son rôle de prince consort des elfs, et parce que c'est ce bon vieux Tomas de 10 ans qu'on découvre avec Pug dans le premier tome.

Arutha ConDoin: Prince de Krondor le plus marquant. Krondor est la capitale du royaumes des Isles (capitale de l'ouest en fait, mais capitale du royaume croyez moi), centre ou convergent mer, routes et TGVs (ou pas). Il y a bien un roi dans le royaume, mais l'action se déroulant très souvent à Krondor, où le roi ne se trouve pas, on s'intéresse plus au duc qu'au roi (qui est en général son frère). Arutha restera une légende pour le royaume. Sage, brave et fondamentalement bon, il ira jusqu'à outrepasser certains ordres que son frère le Roi donnera, et avec raison.

Jimmy-les-mains-vives: Magnifique histoire. Jeune voleur de 13 ans, il sauve Arutha durant une période d'occupation de Krondor par un ennemi politique. 2 ans plus tard ils se retrouvent, et Jimmy le sauve à nouveau. Il est forcé de quitter la guilde des voleurs, et Arutha prend sous son aile son nouvel écuyer, James. James le sauva d'ailleurs à nouveau lors d'une tentative d'assassinat le jour du mariage d'Arutha, et devint l'un des principaux personnages "de terrain" du royaume. James deviendra par la suite baron, duc de Rillanon puis duc de Krondor. Il mourra en faisant exploser des tonnes de "poudre de feu" sous Krondor lors de la pire invasion que connu la capitale de l'ouest (qui d'ailleurs prit cher avec cette explosion...). Quand je vous disais que c'était une belle histoire, ce voleur de 13 ans qui finira duc, se sacrifiant pour sa capitale... James aura 2 garçons prenant en quelque sorte sa place de jeune voleur surdoué dans les tomes suivants, James et Dashel (je n'en parlerais pas plus, mais ils méritent d'être cités).

Macros le Noir: Magicien légendaire dont l'existence est à prouver jsqu'à ce que Pug le rencontre. Il aquit ses pouvoirs en invoquant, au bord de la mort, le Dieu de la magie Sarig. Il lui promet que s'il le sauve il deviendra son serviteur. Le miracle se produit et Macros devient donc l'avatar du Dieu de la magie sur Midkemia (planète du cycle), aquérant les plus grands pouvoirs que l'on puisse imaginer (il est certainement encore plus puissant que Pug, mais il agit dans son coin... Et Pug le remplacera comme avatar de Sarig, donc...) et devenant également plutôt immortel (il a dans les 500 pendant le cycle). Macros aura une fille plutôt agréable à suivre également, mais, pour une fois, j'éviterais de vous spoiler sur ce sujet.

Nakor: un de mes préférés. Il fait moins vibrer par son courage qu'Arutha, son destin est moins éblouissant que celui de Jimmy, il n'a pas les pouvoirs de Macros, mais il est marrant. Et ca c'est cool! Plus sérieusement on rigole peu dans Krondor et Nakor est une bouffée d'oxygène face à la dureté de ce monde où les drames s'enchaînent. Nakor est un magicien... qui ne croit pas en la magie. Véridique. Pour lui les magiciens, si puissants qu'ils soient, ne font que pratiquer des "tours" en déformant "le matériau de la vie". Il est énigmatique et plutôt fou (d'ailleurs il se déclare lui même comme devenu fou, à cause de la possession du Codex de Wodar Hospur, le dieu du savoir et de la connaissance... qui a tout de même fait de lui le personnage le plus cultivé tout sujet confondu dans ce cycle.) Il est plus agé que la normale lui aussi (300 ans d'après ce qu'il dit une fois, mais on n'en sait rien) et aurait, selon son ex-femme devenue folle et meurtrière , la capacité de changer de corps (capacité que ne possèdent ni Macros ni Pug), malgré le fait qu'il apparaisse dans le tome 4 sous les traits d'un vieil homme et qu'il conservera cette apparence jusque là ou j'en suis (attendant les sorties en poche je n'en suis qu'au tome 10). Il est vraiment à part, toujours enjoué même dans les situations dramatiques et pratique en général des sorts hors du commun (genre un pont gigantesque couleur arc-en-ciel de plusieurs centaines de mètres au dessus d'une ville surpeuplée attaquée par une armée d'envahisseurs...). Ha et au bout d'un moment il décide aussi de créer une religion, ou plutôt de refonder un temple dédié à Arch-Indar, Déesse du bien, sacrifiée pendant d'anciennes guerres mettant en scène les dieux. Mais, d'après lui, si assez de personnes se remettent à la vénérer elle pourrait revenir (et il a lu le codex du Dieu du savoir et de la connaissance je vous le rappelle...) Ha, dernière chose, Nakor possède un sac magique formidable... dont le fond est une faille dans l'espace qui donne sur... la cave d'une taverne qu'il a choisi, pile au dessus de là ou le tavernier met ses caisses d'oranges... Dans toutes les situations, aussi dramatiques qu'elles soient, Nakor peut mettre la main dans son sac, et demander au roi et à sa cour en souriant "Hmm.. Quelqu'un veut une orange?"... Ca deviendra culte au fur et à mesure des tomes, croyez moi.

Calis: Fils de Tomas et d'Aglaranna, il est plutôt costaud: il additionne les qualités des elfs, des humains et des valherus... Il apparaît assez tard (bah sachant que son père a 10 ans au premier tome et qu'en tant qu'elf Calis est un enfant jusqu'à 50 ans environ, c'est logique...) mais se révèle important par la suite, et ca fait plaisir: c'est le premier non-humain qui fait vraiment partie des héros. Et il vivra des aventures assez fortes, dirigeant la troupe des aigles-cramoisis, soldats ayant de grandes chances de se sacrifier en allant en reconaissance sur le continent d'origine des nouveaux ennemis du royaume. Calis n'est pas un grand comique: très sérieux et grave, il est dans l'action. Et ça lui réussit plutot bien puisque Tomas mis à part, ce sera surement le meilleur combattant que l'on suivra... Intéressant à suivre d'ailleurs, puisqu'il ne prendra conscience de son héritage valheru qu'une fois au coeur de l'action. En gros il tient bien son rôle: il est sérieux au possible, mais au final c'est normal, c'est le capitaine d'une troupe de soldats. Et il commence sans vraiment avoir d'amis sincères autour de lui et paraitra donc bien froid, mais honnêtement ça s'améliorera par la suite.

Finissons (je crois) avec un binôme apparaissant au tome 7: Erik et Roo (de son vrai nom Rupert Avery). Drôles d'histoires. Les deux sont amis d'enfance dans une petite ville de production viticole. Erik veut devenir forgeron, Roo est un gros glandeur. Ha et Erik est le fils batard du duc de la région, ce dernier refusant de le reconnaître ou même d'avouer officieusement qu'il est son père, pour prouver que la mère d'Erik n'est pas une folle depuis toutes ces années. Donc Erik et Roo vivent leur petite vie de paysans tranquiles... jusqu'au jour où le duc vient faire un tour dans le patelin. La mère fait son numéro, et le duc l'ignore, rien d'inhabituel. Par contre, à la nuit tombée, Erik et Roo tombent sur le fils légitime du duc, héritier du duché, et demi-frère d'Erik, qui s'apprête à violer une amie d'enfance des deux. Ni une ni deux, ils lui tombent dessus, et lui passent une dague en travers de la gorge... Ils essayent de fuir la milice, mais se font attraper, juger et condamner à la peine de mort. Ils montent sur la potence ensemble (c'est de la multi-potence pour pendre une bonne dizaine de gars d'un coup, hey on n'est plus au moyen-âge ! ) mais sont sauvés une fois la corde passée autour du coup. En effet, ce bon vieux Calis cherche, pour aller sur l'autre continent, des hommes qui n'ont plus peur de la mort, et sa troupe d'aigles cramoisis est donc en grande maorité composée de condamnés à mort. Bon il leur laisse le choix, s'engager ou rester sur la potence, mais le choix est vite fait... Voilà donc nos deux jeunes hommes qui partent en tant que soldats sur ce continent inhospitalier. Ils feront partie des quelques survivants à revenir à Krondor. Erik se réengagera alors comme caporal des aigles cramoisis, dont il deviendra même le capitaine lorsque Calis ira occuper son temps ailleurs. De son coté Roo utilise la jolie somme qu'on lui offre au retour de Novindus pour se lancer dans le commerce... Et attention, Roo quand il se lance dans le commerce, c'est pas pour aller jouer dans un autre cyle de fantasy et devenir figurant dans Krondor, non non, un tome entier du cycle sera presque uniquement consacré à son ascension dans ce domaine, nous permettant un léger relachement entre deux guerres pour nous présenter la prochaine menace ou de nouveaux personnages (notamment les deux fils de James, dont l'un travaillera pour Rupert). Un tome bien sympa d'ailleurs, et donc résultat Roo deviendra, pendant un temps, l'homme le plus riche de Krondor (oui car il est très doué et aura quelques tuyaux magiques sur les futures récoltes), se mariera à une femme qu'il n'aimera plus assez pour ne pas la tromper, échapera à l'assassinat que tentera de lui infliger son conccurent direct et j'en passe, mais bref plein de trucs inhabituels et qui se lisent avec intérêt... Et Roo est plutôt sympa en plus, très lâche au tout début, il prendra courage, mais s'il y a moyen de fuir un combat il le prendra toujours par manque de confiance, résultat on se moque de lui, et comme il a la répartie facile ça finit en bonne engueulade avec les copains.... De son coté, Erik, taillé comme un buffle, deviendra très bon et sûr de lui, un pilier de l'armée du royaume particulièrement plaisant. Donc deux personnages que l'on finit par beaucoup aimer, alors qu'au début, lorsqu'on nous présente ces 2 paysans alors qu'on suivait les famille ConDoin depuis 6 tomes, on flippe un peu nos races.

Bon voilà il en reste moult, mais ce sont ceux qui m'ont marqué, et il y a de quoi. Tous très bons, par leur histoire, leur caractère, ou les deux. 5/5 qui n'étonnera personne.

 

Histoire:

C'est l'angle d'attaque préféré du critique dont je vous parlais en introduction. D'après lui tous les tomes de Krondor racontent, de mémoire, "la lutte du royaume des Isles contre une armée d'envahisseurs menée par le nouveau démon surpuissant qui va détruire le monde". C'est faux. Au contraire, comme je l'ai une fois expliqué sur le forum de ce site, la trame de chaque livre est différente et change radicalement le décor. Alors oui, le nouveau dirigeant des envahisseurs de chaque mini-cycle est plus puissant que le précédant, mais s'il l'était moins quel intérêt? Donc voilà, par ordre chronologique, un florilège de ce qui fait de chaque volume une nouvelle histoire, très très résumé (risque de spoil pendant la liste, mais encore une fois d'ici arrivé là vous aurez oublié... et ce n'est que le scénario, par les petits secrets de l'histoire):

_ Découverte des personnages, de la famille régnante, du monde, des races... et invasion du royaume par des guerriers non-humains (mais humanoïdes) venant d'un autre monde à travers une faille

_ Capture de Pug par des tsurannis (les envahisseurs), il devient esclave dans leur monde, puis suit une formation pour devenir Très-Puissant, c'est a dire magicien de ce monde, utilisant une magie très différente de celle de Midkemia. Scène de bataille mémorable a la fin entre les armées tsurannis et des 3 races de Midkemia, associées pour la seule et unique fois dans tout le cycle

_ Tentative d'assassinat d'Arutha lors de son mariage, il est sauvé par James, mais sa nouvelle femme est mortellement empoisonnée. Un groupe comprenant Arutha et James part a la recherche de la plante pouvant la sauver dans les terres des Moredhels, sorte d'elfs noirs. A coté de ca on suit la vie de Pug qui parcourt le monde de son coté pour accroitre ses pouvoirs.

_ Tentative d'invasion par une armée dirigée par le nécromant ayant essayé de faire assassiner Arutha. Plusieurs chapitres de siège d'une citadelle contenant l'artefact recherché par le nécromant, défendue par nos héros.

_ 20 ans plus tard, Arutha envoie ses fils dans un autre royaume pour aquérir l'experience pour lui succéder. Ils se font capturer et traversent ce royaume pour revenir chez eux.

_ Nombreuses poursuites en mer pour le 3eme fils d'Arutha, qui croit ne poursuivre que des brigands ayant sacagé la ville ou il était alors que c'est un nouveau complot contre le royaume qu'il rencontre

_ Apparition d'Erik et Roo, départ de ces non-soldats pour en apprendre sur la race de l'autre continent qui veut les envahir

_ Un tome presque uniquement dédié au début de Roo dans le commerce

_ Défense contre l'invasion maritime de Krondor par les soldats de Novndus

_ Lutte contre le restant des armées de Novindus, reformant leur armée, avec notamment un siège mené cette fois par nos héros.

Tout cela pour vous dire que je ne suis absolument pas d'accord avec cette notion de répétition de scénario que ressent ce critique, au contraire, pour moi ce qui est fort dans Krondor c'est que chaque tome apporte une histoire vraiment différente des précédantes, donc sa remarque me parait inconcevable. Et là j'ai vraiment résumé, puisque dans chaque tome on suit au moins deux histoires parallèles, en général, Pug apprenant de nouvelles choses (par exemple il remontera un jour le temps jusqu'a la création de la planète pour voir ce qui est caché en son sein... En gros il flotte au dessus de la planète, inverse le cours du temps et accélère son écoulement), de nombreuses relations avec les dieux, dont les mauvais sont en général derrière les invasions à travers divers avatars, Pug en rencontrera certains, la découverte d'une infinité de mondes, vraiment très très différents, reliés par un couloir possédant une ou plusieurs portes sur chacun de ces mondes, et dont leur exploration est une occupation à temps plein de certains aventuriers, de formes surprenantes, et se retrouvant dans une taverne réliée au couloir et située sur le même plan que ce dernier, la tentative d'Ashen-Shugar de revenir à la vie par Tomas, qui permet de connaître le passé très ancien de Midkemia et les races aujourd'hui disparues... Le tout ponctué de très nombreuses histoires d'amour fort agréables, de liens familiaux forts et d'amitié se batissant au fil des années.... Bref, pardon, mais pour l'histoire 5/5. Et en plus, l'auteur a eu l'élégance de créer un monde ou cohabitent humains, nains et elfs, tout en limitant les elfs à leur forêt et à n'introduire un elf dans les personnages principaux que sur le tard, tout en laissant les nains de coté, n'apparaissant presque que dans le tome 1... Voilà ce que l'on pourrait appeler de l'inspiration, très loin du plagiat (notamment du seigneur des anneaux)

 

Le style:

Argh, pas facile, j'ai pas relu un Krondor depuis bien un an... Alors quels souvenirs? Dans mon esprit c'est très bien écrit puisque je les ai tous engloutis. Surtout un vrai talent pour l'action, c'est-à-dire les scènes de combat (allant du duel à l'affrontement d'armées entières, en passant par une foule d'escarmouches, que ce soit sur terre ou en mer). Les descriptions ne doivent pas être mauvaises non plus puisque j'ai une image précise de chacun des personnages dont je vous ai parlé un peu plus tôt. Ha, et la magie est bien employée aussi, allant du sort le plus simple à des trucs que je n'ai jamais lu ailleurs, le tout avec une simplicité bienvenue. Notons aussi une bonne utilisation du polythéisme de fantasy, meilleure que dans le cycle d'Eddings (je préfère un Dieu pour chaque chose qu'un Dieu pour chaque peuple... Ca rappelle moins notre vieux monde...). On enlèvera tout de même 0.5 pour la discrétion de l'humour, totalement absente de la partie narrative (ce qui est souvent le cas admettons-le) et rare dans les dialogues (un seul personnage souvent drôle, les autres l'étant très rarement), donc 4.5/5 (pour le coup j'ai vraiment l'impression de noter la rédaction du petit Raymond Elias....)

 

D'un point de vue personnel:

Nul à chier, surtout ne les lisez pas! Tout bonnement excellent, rien à jeter, foncez-y! (rayer la mention ironique). Les personnages sont vraiment attachants et nombreux, on passe de génération en génération avec délice, les personnages étant donc "remplacés" les uns après les autres et pas d'un coup. En plus cela signifie beaucoup de morts (je vous ai parlé de tous les personnages a tendance immortels donc on ne dirait pas, mais en fait il y a beaucoup plus de pauvres mortels), alors oui c'est triste mais en même temps ca reste bien agréable: certaines fois leur mort est héroique (James le sacrifié), d'autres fois elle a lieu suite à un accident domestique (entre 2 tomes en plus, pauvre Arutha, never forget ya) et on est tristes d'avoir "raté" sa mort... bref s'il y a bien un endroit ou l'on peut trouver quelque intérêt à la grande faucheuse c'est bien dans la litérature et en l'occurence c'est vraiment le cas. Les différences entre les tomes sont très agréables. la magie bien que très présente ne l'est pas tropet n'est jamais répétitive, puisqu'elle existe sous deux formes, voire 3 si l'on compte la vision qu'en a Nakor et qui se trouve bien expliquée vers le tome 10, de plus certains tomes en sont pratiquement exempts (lorsque Pug est moins présent).

Normalement c'est là que je dis un truc genre "alors il est vrai que [défauts] mais c'est contrebalancé par [qualités]" mais ne trouvant pas de défaut majeur je vais gagner du temps.... Ha si peut-être, la longueur des tomes, allant de 400 à 850 pages... Je conviens que c'est beaucoup, mais ça vaut le coup... peu de gens ont critiqué la longueur des films du seigneur des anneaux n'est-ce-pas? Hé bien ici c'est pareil, R.E Feist a créé un monde, a consacré sa vie à lui donner vie et à l'étoffer, alors quelques 25 ou 50 heures de lecture, que sais-je, sont le prix à payer pour découvrir ce monde qui vaut, à mes yeux, plus cher que la Terre du Milieu et probablement que les royaumes du Ponant (même s'il est vrai que la mise en abyme de notre societé à travers les arendais et les nyissiens fait réfléchir...). Bon bah alors 5/5 pour ce cycle très volumineux mais que je relirais probablement un jour, et dans lequel j'attends impatiemment de me replonger quand les récents tomes sortiront en poche (ça ferait moche dans ma bibliothèque de changer de collection).

 

Au final donc, 19.5/20. En entamant cette critique, et pour la première fois je crois, je n'ai pas pensé une seconde à me demander combien j'imaginais que la note finale serait. Je suis étonné d'arriver à un si joli total, mais en réalité si j'y avais pensé j'aurais surement envisagé quelque chose dans ce goût-là. Et le demi-point en moins pour le manque d'humour... Attention hein, ce n'est pas immérité, l'humour est vraiment peu présent, mais y'en a-t-il vraiment besoin? Surtout que, même sans humour franc, le ton est très souvent léger, cela s'en rapproche... J'ai... fait ressortir ce point pour ne pas mettre 20 car d'après moi cette note est impossible à atteindre... et que je la réserve pour une (voire deux?) oeuvres d'Alain Damasio, impossibles à écrire.... Peut-être Krondor aurait eu 20 si j'avais déjà critiqué ces ouvrages qui devraient l'avoir (j'attends de les relire pour faire une critique qui rende hommage aux oeuvres), mais voilà, tant que ces critiques ne sont pas faites, je n'ai pas l'étalon du 20... et en plus ce sont eux qui méritent d'avoir mon ou mes premiers 20.... N'empêche que pour un cycle aussi long Les chroniques de Krondor sont parfaites. Le monde est beaucoup moins original que dans les annales de la compagnie noire, mais tout est tellement maîtrisé que ces chroniques devraient être le nouveau modèle post-seigneur des anneaux...

 

Les +: les personnages; la variation d'ambience; un style qui donne envie de lire (et de relire); le récit ne s'essouffle pas malgré les 1500000 pages déjà lues; des scènes de combat et de siège mémorables; magie variée et intéressante

 

Les -: c'est long; ca peut paraître très classique de prime abord (des hommes, des nains, des elfs, des mages, etc...)mais il ne faut pas s'y fier (de toute façon vous l'aurez compris si vous avez lu le reste)

 

ps: si un vrai fan de Krondor est ici, ou si ça intéresse quelqu'un d'autre, une interview très intéressante de l'auteur, en 3 parties et sous-titrée français, qui a un an ou deux: link

 

krondor2

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 18:54

POlgara1.jpg

 

Suite et fin des préquelles autobiographiques se déroulant avant les cycles de la Belgariade et de la Mallorée avec cette dilogie retraçant les quelques 5000 premières années de la femme ayant inspiré la coupe de cheveux de Malicia.

 

Infos: Deux romans de 563 et 540 pages, écrits avec une police raisonnable, et parus en 1997. Les auteurs en sont toujours David et sa femme Leigh Eddings, qu'il appelait souvent "Leigh toi, il est déjà 14h" Quel déconneur ce David! Pour des infos sur les cycles sus-cités, vous reporter à la critique de "Belgarath le sorcier", ce à quoi j'ajouterais l'existence d'un bouquin de type encyclopédique qui a l'air génial (genre il regroupe par exemple les codexs mrin et darin en entier pour les connaisseurs, "Le codex de Riva", parfaitement introuvable en librairie et à plus de 100€ sur eBay quand je l'ai vu, mais il n'y est plus. Si vous l'avez/voyez quelque part et qu'on se connaît (ou pas) faîtes moi signe? Voilà j'aurai tout dit comme ça.

 

Résumé: Rien de bien surprenant: on suit Polgara à travers les royaumes du Ponant, de sa naissance jusqu'au début de la Belgariade. Ses relations avec sa soeur, le début de son apprentissage, ses aventures politiques en tant que duchesse d'Erat et ses années passées à protéger la lignée du futur Roi des Rois du Ponant, le Tueur de Dieu... ce bon vieux boulet de Garion quoi. Hé oui, c'est à elle que revient la responsabilité d'élever cette lignée mais aussi de cacher son existence, c'est pas pour rien que quand commence la Belgariade elle est la femeuse tante Pol de Garion... Elle l'a été pendant des millénaires.

 

Personnages:

On voit pas mal Polgara.... et c'est pas un mal. Déjà fort appréciable dans les cycles, c'est un personnage principal parfaitement agréable qui tient à elle seule cette dilogie. Elle est vraiment appréciable, même si elle a quelques défauts... à vrai dire surtout un, elle est très... sûre d'elle. Trop. Elle est la plus grande sorcière au monde et le sait. Les gens doivent faire comme elle dit, ou elle les remet dans le droit chemin de manière plutôt désagréable (sans les tuer, elle est non-violente... bref un penchant sadique associé à une conduite directive... manque plus que du cuir et un fouet et... enfin bref). Mais sinon elle se démerde bien. Elle a une grande responsabilité pour le monde, elle le sait, et s'en acquitte. Ha un autre défaut, surtout par rapport à son père, on dirait qu'elle ne s'amuse jamais. Nan sérieusement à part quand elle écrit "et nous restâmes dans ce village pendant 400 ans, nous nous amusions bien et le temps passa vite", elle ne s'amuse à peu près jamais "en direct"... Dommage. Mais suivre 1100 pages de la vie de la plus grande et plus renomée sorcière, qui est également la plus belle femme du monde (après la mort de sa soeur d'après elle) est un régal. Pas beaucoup de livres dans cette catégorie.

En ce qui concerne les autres personnages, on en a beaucoup. En effet Polgara ne voit ses camarades immortels cités dans la critique de la première préquelle que rarement, elle vit donc parmi les humains, et voit donc beaucoup de têtes (tomber) en 5000 ans. Donc ce sera difficile de tous les décrire, mais ce sont surtout des hommes, de pouvoir principalement, ou ceux de la famille dont elle s'occupe. Les hommes de pouvoir sont bien décrits et de caractère différents, les hommes de la lignée plus effacés. On relèvera néanmoins Asrana qui me revient à l'esprit, petite fûtée qui s'assure une place de pouvoir auprès d'un roi après avoir assisté Polgara pour monter un coup d'état. Très marrante, une sorte de Beldin féminine, obsédée par le pouvoir et voulant en général l'acquérir en tranchant des têtes... beau contraste avec Pol, avec qui elle s'entend pourtant très bien (seule personne à avoir eu le droit de l'appeler Polly, dixit Polgara).

Ha oui, et la mère de Polgara, morte à sa naissance (ou pas.....) est omniprésente, lui parlant par télépathie, lui donnant des conseils voire des ordres... A noter que cette Poledra est une louve transformée en femme, qui a donc gardé pas mal de son ancienne nature... donc son mode de réflexion gagne en saveur.

Donc pour résumer, on voit moins certains personnages qu'on avait beaucoup aimé, mais ils apparaissent quand même régulièrement, et la plupart des "remplaçants" sont bons, bien que passant bien vite. Un bémol quand même sur la lignée qu'elle protège, personnages sans réel relief et, en plus, plutôt identiques d'un siècle sur l'autre. Donc 4/5 pour ce domaine (il y'aurait eu moins sans la voix de Poledra, mais c'est un ajout particulièrement intéressant... surtout que, si je me souviens bien, il n'est pas mentionné, ou à la toute fin, cette communication dans les cycles (que j'ai lu il y a longtemps mais bon) donc un nouveau personnage particulièrement important, et présent à notre insu depuis si longtemps.... un joli tour David!

 

Histoire:

Et là, c'est le drame! Si je vous avais dit que dans "Belgarath le sorcier" l'action laissait une belle part à la politique et aux discussions théologiques, ici l'action est juste absente, ou peu s'en faut. En gros le premier livre est occupé à 70% par la politique, comment Polgara devient duchesse d'Erat et essaye d'insuffler un peu d'humanité dans le comportement des arendais, de résoudre les guerres civiles etc... C'est plutôt bien raconté donc ça passe, d'autant plus que savoir à quel point l'Histoire de l'un des peuples des royaumes du Ponant est lié à Polgara est au début fort intéressant, mais à la base c'est quand même loin de Belgarath qui parcourt le monde pour venger son dieu en attaquant un autre dieu, se frite contre ses disciples, ou qui s'occupe des "guerres mondiales" entre les malloréens et les algarois... et puis au bout de 500 pages, cela s'essouffle fortement. Heureusement, quand le brio de l'écriture commence à ne plus suffire pour pallier à ce sujet pas si intéressant qu'on ne l'aimerait, on entame le livre 2 et on passe sur... un sujet encore moins intéressant... On suivra dans ce livre à 85% la vie de famille de Polgara qui élevera les ancêtres de Garion, génération après génération. C'est encore moins captivant dans le fond, mais ça change c'est déjà ça.... Alors il y a quelques incartades qui relèvent le niveau, Polgara allant rendre visite au dieu Ul (le père de tous les autres) ou son premier amour (dont on parle dans le Belgariade ce me semble) mais définitivement pas assez pour attribuer dans ce domaine une note supérieure à... 1/5,surtout quand on n'aime que moyennement l'argument général de cet univers et ses 2 prophéties opposées qui se battent par champions interposés...

 

Style:

Toujours pareil, David Eddings est un grand de la fantasy. Il arrive ici à rendre cette histoire agréable à lire et ce n'est pas une mince affaire. Les différents peuples très stéréotypés qu'il a crée donnent des scènes de politique très drôles, où l'on se fait la guerre simplement parce que depuis toujours deux peuples se tapent dessus, sans qu'on ne sache plus trop pourquoi. Sans compter les peuples au langage particulièrement fleuri qui font rire Polgara en apparté, et nous par prolongement. D'ailleurs l'écriture par Polgara de sa biographie est aussi un atout, puisque contrairement à son père qui a tendance à souligner l'ironie des situations auxquelles il est confronté, sans se préoccuper outre-mesure des personnages qui parsèment sa vie, elle ne se dérange absolument pas pour juger franchement l'idiotie de ceux qu'elle rencontre, et avec justesse. Les scènes de "vie de famille" sont moins intéressantes par leur histoire et parce qu'elles permettent moins de distractions sur le style également, mais ça reste agréable à lire. Et pour finir, encore une fois, les dialogues sont très plaisants tout au long des deux tomes, dont ils occupent une grande partie.

Bref c'est du Eddings, donc pour plus d'information allez voir la critique de la première préquelle, et ce sera encore 5/5

 

D'un point de vue personnel:

Alors là, dur dur... J'ai voulu lire ce préquelle dès que j'ai fini le premier, l'ayant vraiment beaucoup aimé... J'ai arreté au bout d'une semaine, déçu de ce que j'avais sous les yeux. Je m'y suis repenché quelques 6 mois plus tard, et là, à nouveau, quelle joie de retrouver à la fois l'écriture d'Eddings et le monde excellent qu'il avait crée, le tout pour nous raconter les années inconnues d'un des personnages phares de la série. Mais, ici encore, problème, car en avançant dans ma lecture, je me suis demandé si il y avait vraiment une histoire à raconter. Alors oui c'est bien écrit, oui on est heureux de retourner sur ce monde, oui on apprend des choses sur le passé d'une héroïne excellente... mais comme ce passé manque d'action! Sincèrement chaque fois que je refermais l'un des livres à la fin d'un chapitre, j'étais content de ma lecture car, encore une fois, le style est vraiment excellent, mais en même temps la lecture des 1100 pages m'a paru bien longue (surtout par rapport à celle de "Belgarath le sorcier" que je n'avais pas vu passer...) et j'étais bien content d'en arriver au bout (tout en étant triste d'avoir lu mes dernières lignes du cycle de "La grand guerre des dieux", jusqu'à ce que le codex de Riva soit réédité du moins)

Donc une lecture agréable quand on la lit, mais décevante car très en deça de la première préquelle et dotée d'une histoire morne.... Alors subjectivement  une triste moyenne, 2.5/5

 

Et voilà, on se retrouve donc avec un 12.5/20, la sorcière fait bien moins bien que son père. C'est dommage car il y a vraiment de bons cotés, le style, l'héroïne vraiment cool, les inombrables personnages sympas qui passent en coup de vent (ou pas pour le cas de sa mère), mais le tout est gâché car il ne se passe vraiment vraiment rien, ou presque. Alors à lire si vous avez vraiment adoré les deux cycles et la préquelle de Belgarath (comme ils se doivent de l'être?), sinon contentez-vous de cette dernière, et surtout, contrairement à "Belgarath le sorcier", ne pensez même pas à lire cette préquelle si vous n'avez pas déjà lu tout le reste... Vous rangeriez David Eddings parmi les auteurs de fantasy passables, comme la vieille R.Hobb, alors que Ul m'a soufflé qu'il avait réservé à David la chaise a coté de John Ronald Reuel au panthéon des auteurs de Fantasy...

 

Les +: retrouver encore une fois ce monde; un style Eddingsien; une héroïne qui fait rêver; les peuples toujours aussi drôles par les stéréotypes ou la langue; en apprendre plus sur Polgara; on ne s'ennuie pas quand on le lit (il se passe des choses comprenez moi bien... mais des choses insignifiantes dans une vue globale)

 

Les -: l'histoire du premier tome; l'histoire du second tome; dommage que Beldin et Belgarath soient rarement présents; on est content de le terminer; tellement décevant

 

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 16:38

Belgarath1.jpg

 

Gros dossier, l'autobiographie du "Très-saint Belgarath" (n'en déplaise à Polgara, c'est bien comme ça qu'on l'appelle)... Pourquoi "gros dossier"? Vous avez déja lu la biographie d'un homme de plus de 7000 ans vous? Ha oui, c'est pas Hemingway....

 

Infos: Dilogie (et un nouveau mot, un) composée de "Les années noires" et "Les années d'espoir", tous deux parus en 1995 et s'étalant sur 444 et 314 pages (à noter que je crois que ce sont les livres écrits les plus petits que je n'ai jamais lus... Oui, c'est une information parfaitement inutile, et donc totalement indispensable). C'est la première préquelle aux deux cycles de 5 volumes "La belgariade" et "La mallorée", qui sera suivie de l'autobiographie de sa fille, "Polgara la sorcière", autre dilogie (j'adore!). Et bien sûr c'est écrit par le cultissime David Eddings, aidé par sa femme Leigh... devenue un fantasme pour beaucoup d'hommes, comme le prouve l'expression "Passe-moi une Leigh!" (vanne hillarante uniquement si on prononce ce nom avec le même accent que moi et qu'on aime la biere belge... ou pas...)

 

Résumé: L'histoire prend place dans les royaumes du Ponant ou chaque peuple voue un culte à un des huits dieux ayant crée ce monde. Le jeune Garath est un orphelin. Il est dans l'adolescence quand, au cours de ses errances, il frôle la mort durant un blizzard rigoureux. Il se réfugie au pied d'une grande tour où l'habitant du lieu l'invitera à entrer pour se mettre à l'abri. Un coup de chance, c'est la tour de l'un des dieux, Aldur, le seul n'ayant pris sous son aile aucun des peuples du monde, pour se consacrer à l'étude de tout ce qui compose le monde. Très vite Aldur l'acceptera comme disciple et lui apprendra à se servir du Vouloir, nom donné à la forme de magie qu'il lui enseigne. Ainsi Belgarath passera quelques centaines d'années (ha oui, Aldur lui donne une longévité... infinie?) à s'exercer et s'instruire sous la férule de ce dieu, occupé principalement à observer et étudier une petite pierre étrange sur laquelle il garde le secret. Plusieurs hommes suivront le même chemin que Belgarath et deviendront à leur tour les disciples d'Aldur, finissant tous par se construire une tour à l'instar de leur divin maître. Et la vie suivit son cours pendant encore quelques siècles. Jusqu'à ce que l'un des frères d'Aldur, un autre dieu nommé Torak, vienne voir son frangin pour lui emprunter sa pierre, ce qu'il refusa. Torak frappa donc son frère et lui vola l'orbe (déclenchant ainsi la guerre des Dieux). Aldur informa ses disciples que de cette orbe aux pouvoirs gigantesques (mais dangereux) dépendrait le destin du monde. Preuve de sa dangerosité, lorsque Aldur et ses frères décident de déclencher cette guerre, Torak se sert de l'orbe pour séparer le monde et mettre son peuple et lui même à l'abri sur un continent différent... il y parvint mais l'orbe, énervée contre cet emploi de son pouvoir, lui brûla en même temps la moitié du visage et la main, pour l'éternité. Une première partie de l'histoire de Belgarath consistera à reprendre cette orbe à Torak, puis à la protéger (ainsi que les royaumes du Ponant des guerres intestines ou face au peuple de Torak), mais aussi les familles qui donneront naissance plus tard à celui qui, utilisant cette orbe, tuera Torak, sans oublier les familles d'origine de ceux qui l'accompagneront (ceci prenant place dans les cycles déjà cités). C'est foulli et grandement incomplet mais 7000 ans d'histoire à résumer...

 

Personnages:

Belgarath. Le très-saint Belgarath. L'hommme-eternel. L'éternel et le bien-aimé. Le Vieux-Loup... Moult surnoms pour un homme aux facettes multiples. Au fond, si ce n'est pas le héros, il reste le personnage central de la belgariade. Pour être clair, Belgarath c'est... le Chuck Norris des sorciers. Il regarde Gandalf, hausse le sourcil droit et Gandalf se transforme en salsifis (vanne réccurente au sujet de la sorcellerie dans l'oeuvre d'Eddings). Il est immensément cynique, plutôt courageux et dévoué à son dieu. Responsable aussi car il sait qu'il tient le destin du monde entre ses mains et ne faillit pas à sa tâche. En plusieurs milliers d'années d'existence il s'est forgé un caractère résolu et ne laissera jamais tomber sa mission... sauf une fois, il passe 15 ans à se défoncer le crâne à la taverne de Camaar et à recolorer ses trottoirs d'un joli jaune-galette pour oublier la mort de sa femme (mais qui n'est pas vraiment morte, tu DOIS l'savoir (si tu as lu la Belgariade)! Après théographie, petite leçon d'histoire (et de néologisme)). Bref un héros drôle, puissant et sans-peur, que demander de plus? Ha oui il voyage en se transformant généralement en loup et c'est tout à fait agréable. La classe.

Les autres? Polgara d'abord, sa fille. Elle regroupe à peu de choses près toutes les qualités du Vieux-Loup (à qui elle donnera ce surnom), en ajoutant une colère contre lui pour l'avoir abandonnée à la naissance (la période fond-de-bouteilles) mais qui s'émoussera en quelques années. Mais elle reste la première à le critiquer, le vanner et remettre en doute ses actions (façon qu'ils ont de se dire qu'ils s'aiment, elle l'avoue à la fin...). Toujours sympa, son existence permet de voir ce solitaire du début prendre un nouveau relief dans son rôle de père-protecteur (de la plus grande sorcière du monde soit, mais tout de même)

Les autres disciples ensuite... Là y'a du lourd aussi... Deux d'entre eux se suicideront, anéantis par la guerre des dieux et la séparation du monde par Torak. Très attachants, pour le lecteur comme pour Belgarath qui se reprochera très longtemps leur mort. Deux jumeaux ensuite. Sortes d'ermites ne quittant que très rarement leur tour pour consacrer leur temps aux études, notamment des codex mrin et darin, contenant en langage codé des informations sur l'avenir du monde (ces codex sont très importants dans l'histoire, mais comme dit précédemment, on n'peut pas tout résumer sur 7000 ans d'histoire hein...). Ils sont plutôt effacés puisque contrairement aux personnages principaux ils ne voyagent pas et n'influent pas directement sur le monde, mais leur aide et leurs connaissances seront très utiles... Donc des personnages discrets, mais appréciables. Reste le dernier disciple d'Aldur, Beldin, être informe, bossu, aux jambes si courtes que ses bras frôlent le sol et au visage "d'une laideur phénoménale"... mais un sacré marrant (souvenez-vous, on le voit dans la belgariade), aux manières frustres, jurant et insultant à tout va. Il bat même Belgarath sur le cynisme. Mais on l'aime drôlement, justement car il forme un bon pendant aux attitudes maniérées de tous les habitants de ce monde, ou presque. Un exemple? <<"Qu'est ce que vous avez fait de cette putain de voiture? J'ai essayé de suivre les traces mais elles se sont évanouies dans la nature"  Telles furent les premières paroles qu'il prononça en sa présence>> (lorsqu'il rencontra Aldur, Dieu des connaissances respecté et adulé par ses autres disciples.... comment ne pas aimer ce petit monstre?) A noter aussi qu'à tout problème il propose de simplement tuer celui qui dérange... ca ne sera jamais accepté, mais il proposera, encore et toujours... Ha oui et un tout dernier, Zedar, disciple brillant d'Aldur jusqu'a ce qu'il le trahisse pour Torak, devenant Zedar l'apostât en lieu et place de Belzedar. Un vrai connard, sûrement celui qui sèmera le plus d'embuches dans les pattes de nos chers disciples.

Ajoutons-y Aldur et Torak, bien dans leurs rôles de dieux (ainsi que les autres que l'on croise furtivement), humble et bienvellant pour l'un, narcissique et ambitieux pour l'autre, Poledra, la femme de Belgarath (une louve transformée en femme.... cherchez pas a comprendre je déchiffre encore le codex Eddings pour savoir comment c'est possible) et Beldaran soeur jumelle de Polgara, simple humaine n'ayant pas hérité de la longévité de son père (chance ou malchance? A vous de voir).

Voila j'ai cité tout le monde pour rendre hommage à cette oeuvre, et pour la note ce sera 4.5/5... Belgarath est toujours aussi cool que dans la belgariade, et les autres sont exempts de défauts je crois... En tout cas pour les personnages les plus importants soit Pol, Beldin et Zedar ainsi qu'Aldur et Torak. Juste un bémol pour les jumeaux qui manquent un peu de... de quelque chose qui nous ferait les aimer pour leur caractère et pas pour ce qu'ils apportent a belgarath pour sauver le monde. Oui j'suis sévère je sais...

 

Histoire:

Alors là, un grand coup de chapeau au couple Eddings. Vous devez le savoir ou vous en douter, la belgariade commencant après l'anniversaire des 7000 ans du papy, on nous a déja parlé de tout ce qu'il avait fait avant... Ne serait-ce que pour que Garion, le héros de ce cycle, comprenne de quoi il retourne. Et là on nous raconte tout et, magnifique, tout se tient. Vraiment, pas une fausse note, on lit vraiment avec précision des faits que ne prenaient qu'une demie-phrase à décrire dans la belgariade... "Et Torak fendit le monde en deux"... Ici on sait pourquoi, comment, quand, et comment deux autres dieux se sont démerdés pour qu'en même temps la moitié du monde ne soit pas engloutie. Et puis on en apprend aussi sur Beldin, que l'on ne croise que rarement dans le cycle de base mais que l'on aime déja. On découvre les confrères suicidés qui n'apparaitront pas dans la belgariade (je ne sais même pas si il y est fait allusion... Donc oui des découvertes aussi), et puis de manière général ca fait plaisir de lire l'histoire du Belgarath qui n'est pas très-saint pour rien... On en rêvait, Eddings l'a fait. Ha et puis la géopolitique aussi: il y a beaucoup de peuple sur le Ponant et j'avais du mal a me souvenir toujours de qui est qui... Maintenant c'est plutot bien ancré et ca m'a bien donné envie de relire le cycle d'origine. Nan encore un seul bémol, c'est au sujet de la trame centrale, qui est la même que celle du cycle: deux prophéties, une bénéfique et une maléfique, qui s'affrontent pour le destin du monde... et qui parlent parfois à leurs élus, en prenant même le contrôle... Moi j'ai du mal à m'y faire. Donc encore un 4.5/5 car au final j'y étais déjà habitué à ces prophéties, et le reste c'est du bonheur à l'état brut.

 

Style:

Encore un bravo... Bah c'est une autobiographie, donc c'est écrit par Belgarath dont je vous ai déjà dit que son cynisme faisait plaisir à voir, mais donc aussi à lire. Il ponctue le récit de remarques subjectives, parfois entre parenthèses et donne son avis sur tout... Et quand on se souvient de l'importance qu'on accordait à ses avis dans la belgariade, on peut s'imaginer ce que ca donne sur 758 pages non-stop. Et plus globalementher, le livre est en réalité un ouvrage du très-saint Eddings (si si si, j'suis presque sûr que c'est de la fiction cette histoire d'autobiographie...) et le monsieur excelle depuis toutes ces années. Ca se lit bien, les dialogues sont ciselés, les descriptions nombreuses mais justes, et l'action au petits-oignons. L'humour n'est pas le pilier de la chose mais, comme dans la vie, son omniprésence rend les scènes anodines toujours savoureuses. Donc pour changer un bon vieux 5/5, mais si j'ai dévoré cette dilogie écrite en police 6, c'est bien parce que j'y prenais plaisir... Et Le style y est pour beaucoup, surtout quand je me souviens de la vitesse à laquelle j'ai lu les deux cycles principaux malgré leur histoire presque aussi peu surprenante que la composition du groupe de héros (un bourrin, un voleur, un chevalier, 2 mages etc... manquait plus qu'un elf et un nain pour se tirer dans les pattes...)

 

D'un point de vue subjectif:

Normalement cette catégorie était crée pour remonter la note d'un bouquin que j'ai beaucoup aimé sans comprendre pourquoi, malgré des lacunes dans les autres domaines... et comme je ne critique presque que des chefs d'oeuvre en fait c'est inutile... mais passons. Bah oui bouquin particulièrement savoureux, qui permet à la fois de se replonger dans un univers qu'on a aimé, d'en découvrir beaucoup sur le passé de son meilleur personnage, de comprendre comment ce monde est arrivé là ou on le trouve dans les cycles, et, au passage, de rire en quelques occasions (et de sourire bien souvent). C'est un peu comme lire un Silmarilion pas chiant, avec des personnages réccurents et écrit par un Eldar plein d'humour... (bordel que j'aurais aimé étant plus jeune, que le silmarillion soit de ce calibre...). Donc bravo, car décrire 7000 ans d'histoire en 758 pages, c'est un tour de force, et en faire la meilleure partie d'une oeuvre comme "La grande guerre des dieux" (nom parfois donné à l'ensemble) c'est quelque chose. D'ailleurs cet étalement dans le temps donne parfois des petites phrases savoureuses comme "J'ai passé 45 ans à étudier uniquement l'herbe"... Patient le mec !  Mais bref, je l'ai entamé quelques années après avoir lu les cycles, et je n'en attendais pas grand chose, ayant pas mal oublié pourquoi j'avais aimé ces cycles. Et j'ai été agréablement estomaqué par cette merveille. Pour tout ça 5/5... rien à jeter.

 

Donc au final une note mirobolante de 19/20 amplement méritée. Un livre original, duquel on attend beaucoup pour ne pas être déçu, et qui s'en sort royalement. Ce qui est moins le cas de l'autre préquelle, "Polgara la Sorcière" que j'ai moins aimé et que je finis normalement ce soir, donc je le critiquerais bientot (d'où cette critique d'ailleurs, faut faire les choses dans l'ordre). Si vous avez lu et aimé la belgariade et la mallorée, jetez-vous dessus, c'est encore meilleur et plus court. Si vous ne les avez pas lu, vous pouvez aussi vous y mettre par Belgarath le sorcier, ca doit être jouable... puis enchainez sur les cycles et revenez sur Polgara après, a mon avis vous apprécierez bien cet ordre. Ou alors lisez les cycles puis les préquelles dans l'ordre, à l'ancienne, les cycles étant très bons aussi, piliers de la fantasy actuelle.

 

Les +: retrouvailles avec un personnage superbe; explication de tout ce qui était suggéré dans les cycles, tant sur la vie de Belgarath que sur l'histoire du Ponant; des sorciers élus des dieux pour sauver le monde on en croise pas tant que ça quand même; un style fluide passant du léger à l'ampoulé selon les peuples mais toujours avec le même brio; une alternance de victoires et de tristesse (quand on est éternel on voit pas mal de gens mourir...); un récit souvent drôle;  un monde très riche et cohérent, bien plus accessible qu'une terre du Milieu censément travaillée et retravaillée par son auteur; un silmarillion puissance 7000

 

Les -: c'est écrit drôlement petit; l'action laisse une belle part a la politique et aux réflexions théologiques.... faut aimer; plutôt destiné aux amateurs de la belgariade et de la mallorée, mais comme dit, si vous avez l'intention de les lire vous pouvez commencer par ces deux là je pense que vous aimerez

 

Belgarath2

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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 19:10

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Hop hop hop, 2ème article, on passe sur de la Fantasy car y'a que ca de vrai, et plus précisément sur le cycle qui me prend aux tripes depuis une petite année, les annales de la Compagnie Noire. Etant donné que j'ai lu pas mal de cycles de fantasy et que c'est probablement celui qui me plaît le plus, pardon d'avance pour la note abusée que je risque de donner, mais après tout, tout le monde s'accorde pour se dire que celui-ci est une tuerie (ou plutot une succession de tueries... au sens propre comme au (dé)figuré).

 

Infos: Cycle commencé par Glenn Cook en 1984, comprenant actuellement entre 10 et 13 tomes (le découpage français étant original...) et pour lequel l'auteur a annoncé encore 2 tomes pour conclure.

 

A noter que ce cycle se classe dans la catégorie Dark Fantasy en raison de son contenu sombre, sanglant et adulte (loin des elfs et des nains, symboles du domaine) et on peut même dire en réinvente les bases tant il a d'originalités. Peut-être dû au fait que, comme je le lisais tout a l'heure dans une interview, l'auteur a créé son histoire en partant du point de vue et du panthéon des méchants, comme l'histoire en témoigne bien une fois que l'on connait cette information.

 

Résumé: Nous débarquons au sein d'une compagnie de mercenaires dans un sombre univers de fantasy ou la loi se fait à coups d'épées et de sortilèges. Mais la magie n'est pas prépondérante et est plus un "bonus" , comme le montre la rareté des sorciers, seulement 4 dans une compagnie d'une soixantaine d'hommes au début du cycle, et le fait qu'ils ne soient pas surpuissants (surtout capables d'hallucinations, de sortilèges soporifiques etc...). Bref, notre compagnie est la plus ancienne qui existe dans ce coin du monde, du haut de ses 400 ans d'existence. Depuis toujours, un homme de la compagnie est chargé de consigner ses faits et gestes dans des annales et c'est ce qui nous est offert à lire (pas a partir du début, dont nous ne savons rien, mais a partir de l'année 400 de son existence en gros). En gros notre compagnie n'a pas vraiment de règles, et met son épée au service du plus offrant quelquesoit son ambition, et surtout sans jamais trahir ses engagements. Le cycle démarre par une attaque de la ville que sont censés défendre nos compagnons par un très puissant sorcier, qui, une fois son travail bien avancé, les force plus ou moins a monter sur son bateau pour rejoindre un autre continent ou ils seront sous les ordres de La Dame, résurrection invincible d'une entité aux pouvoirs démoniaques ayant mis, avec son mari, le monde à ses pieds plusieurs centaines d'années plus tot. Vous vous doutez qu'en 13 tomes (je n'en suis qu'au 9ème mais quand même) les choses ne restent pas en cet état mais on évitera de spoiler dans la critique du cycle....

 

Personnages:

Une grande réussite. Les personnages sont tous excellents, compagnons et sorciers ennemis. Aucun stéréotype, que des pseudonymes dans la compagnie, et aucun n'est sans relief, de Toubib, annaliste/médecin fataliste et cynique aux sorciers que sont Qu'un-Oeil et Gobelin, se détestant profondément (la plupart du temps), s'aimant aveuglément (le reste du temps) et a deux doigts de s'entretuer (vraiment) une fois bien émechés, ou Silence, autre sorcier ne prononcant jamais un mot par choix, mais aussi à Corbeau, surpuissant guerrier au passé mystérieux rejoignant la compagnie pendant le tome 1, ou les "dirigeants" de la compagnie, sobrement appelés Capitaine et Lieutenant... Chacun a son caractère, sa façon de vivre, de penser et de parler. Chez les ennemis c'est du même topo, La Dame a rescucité avec elle les 10 serviteurs de son mari (qui dirigeait le couple à l'époque) appelés les Asservis, 10 humains transformés en sorciers surpuissants et limite immortels (dont fait d'ailleurs partie le sorcier qui recrute la compagnie au début du cycle), chacun d'eux disposant de pouvoirs qui lui sont propres et en général en relations avec leurs mignons sobriquets comme Volesprit, Transformeur, ou le Hurleur (a noter que La Dame est aussi des plus travaillées, avec un caractere moins sombre que l'on s'y attendrait, bref des ennemis comme on aimerait en voir plus... Mais après tout Glenn Cook a écrit tout ça en pensant à eux en premier alors c'est logique...)

Bref rien à jeter dans ce domaine, qui s'étoffe au fil des tomes et vaut a ces annales un bon gros 4,5/5 car ca manque un peu de sorciers du coté de la compagnie quand même (surtout plus le temps passe...)

 

Histoire:

Reprenons, une compagnie de mercenaires qui s'engage aux ordres du Sauron local... déjà c'est plutôt original ! Et puis promis ils ne restent pas plus de... 2 tomes du coté du mal, faut pas déconner non plus, on va pas lire 5000 pages sur les nazis de la fantasy quand même. Chaque tome nous présente sa propre histoire, dans un nouveau lieu de villégiature, fait apparaître de nouveaux personnages, c'est du tout bon.

Et même chez les ennemis, tout le monde n'est pas copain-copain, de petites alliances se montent, de sombres trahisons se font, voire de sanglants assassinats... ou tentatives d'assassinat car Mr Cook a un véritable don pour rescuciter au fil des tomes les ennemis tombés, ce qui est, il faut l'avouer beaucoup plus simple quand ces mêmes ennemis sont présentés comme quasi-immortels depuis le tome 1 (hééé non, c'est pas parce que les héros l'ont étranglé, écartelé,  égorgé, démembré, décapité, incinéré, bouffé les cendres et les ont chié aux 4 coins du monde qu'il est mort... et ca vous étonne?? Naïfs lecteurs !). Au point qu'a force quand un mechant que l'on aime beaucoup meurt on ne s'en attriste pas, au contraire on se dit que ce sera encore plus drole quand il reviendra pour tenter d'annihiler la compagnie. A l'opposé quand un compagnon meurt il revient rarement (bon des fois il fait semblant mais c'est rare), on peut pas tout avoir hein.

Et d'un point de vue général sur le cycle, l'histoire est proche de la perfection, les enjeux se multiplient, l'existence de méchants ultimes qui détruiraient la planete est murmurée jusqu'a ce que la compagnie empêche son retour in-extremis, bien qu'une parcelle d'espoir reste pour les forces du mal...

C'est vraiment très bon et ca vaut un 5/5 et c'est tout !

 

Style:

Très bon aussi. Du direct, pas de blabla, que de concret. Ca s'explique par le fait qu'on lise les annales de cette compagnie et que l'annaliste n'est pas là pour nous décrire la beauté du coucher de Soleil qu'il a vu la veille, mais pour nous expliquer comment la compagnie a évité l'anéantissement pour la 20ème fois du bouquin. A noter que le rôle d'annaliste est aussi un point fort au niveau du style, puisque l'annaliste va régulièrement changer pour diverses raisons, et que chacun d'eux a son style propre. Toubib avec 70% de phrases d'une ligne ou 2, fataliste et cynique, puis plus tard d'autres annalistes plus rigolards, sombres ou subjectif, avec des phrases un peu, voire beaucoup plus longue. Ca fait plaisir, on a vraiment l'impression que l'auteur change, tout en gardant les qualités du véritable auteur du cycle, a savoir en premier lieu une excellente qualité pour retranscire les scènes d'action et les batailles épiques (quand je dis épiques c'est opposant des armées de plusieurs centaines de milliers d'hommes avec des sorciers surpuissants planant au dessus de la mêlée et larguant sortilèges sur sortilèges)...

Ha, et l'auteur est très très bon pour les touches de cynisme qui dédramatisent les situations qui paraissent perdues d'avance... et il faut bien ça car elles pullulent dans ce cycle, alors si y'a moyen d'en rire...

Nan définitivement beaucoup d'originalité dans le style et les meilleurs scènes de bataille que je n'ai jamais lues, je me dois de lacher un nouveau sortilège de 5/5 sur la mêlée...

 

D'un point de vue subjectif:

Bah j'aime plutot, surprenant n'est ce pas? Quelque chose qui n'a jamais été fait et qui mérite sa réputation (ca faisait bien 5 ans que différentes personnes me le recommandaient quand je leur disais que j'étais fan de fantasy, mais pas eu le temps jusque là.) On s'attache beaucoup aux personnages, bons comme mauvais, et on devient totalement accroc. Bon pour éviter un nouveau 5/5, je note que tous les tomes ne sont pas égaux (bon en fait c'est juste que j'aime moins le tome 2 pour être honnête) et surtout, dans plusieurs tomes, l'auteur nous narre des aventures hors de la compagnie (qui rejoindront la route de la compagnie avant la fin et que l'on se doit de connaitre), notamment en introduisant de nouveaux personnages inconnus, et ces passages peuvent paraitre un peu chiants, surtout au debut lorsqu'on nous "sort" de notre compagnie adorée pour nous raconter les petites histoires qui nous paraissent sans intérêt de parfaits inconnus, sans relation aucune avec la compagnie, a des centaines de kilomètres de cette derniere. Mais on finit par s'y habituer et les apprécier quand même, en se demandant comment ils vont croiser nos héros, mais n'empêche, on y perd une part de l'intérêt incroyable que l'on éprouve pour ces annales.

Et comme ca on n'aura qu'un 4,5/5 subjectif pour les annales.

 

Et donc au final on se retrouve avec un énorme 19/20 pour ce cycle, mais c'est mérité, croyez en un adepte du genre. Et j'ai fait des efforts pour pas mettre plus... je sais même pas pourquoi.

 

Les + : le coté obscur de la fantasy, des personnages hauts en couleur (ou en noirceur), de nombreuses touches d'humour malgré un univers noir, une histoire qui se renouvelle et ne s'essoufle jamais, des scènes de combat grandioses

 

Les - : plus que 2 tomes, quelques passages hors-compagnie qui déstabilisent, un tome 2 UN PEU décevant (pour moi), la mort de Tricheur (naan il existe pas... mais quand même, la mort de Trucmuche quoi.... Enfin, jusqu'a preuve du contraire, c'est vrai...)

 

nb: de ce que j'ai lu, l'édition chez l'Atalante comporte pas mal d'illustrations qui s'insèrent bien et qui valent le coup... je peux pas en juger car j'ai l'édition de poche chez J'ai Lu, plus pratiques a lire dans les transports, mais voilà vu la qualité du cycle je regrette un peu de ne pas posséder cette édition illustrée alors a bon entendeur, salut !

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