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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 22:13

la-horde-du-contrevent.jpg

 

Les membres du jury rédigent-ils une critique pour expliquer pourquoi telle oeuvre a reçu le prix Goncourt? J'en sais rien, mais de toute façon, même s'ils le font, aucune chance que leurs critiques ne valent la mienne pour justifier ce 20/20 ! Si un coin de ma mémoire, ou de mon vif, n'avait pas gardé le souvenir des sensations éprouvées en lisant la Horde du Contrevent, les chroniques de Krondor auraient peut-être eu 20/20... mais ayant lu cette merveille, je ne pouvais permettre à un autre ouvrage de décrocher pareille note avant lui. C'est ce petit résidu de souvenir aussi qui m'a poussé à attendre de relire la Horde pour la critiquer, pour lui offrir la meilleure critique possible, alors même que j'en ai envie depuis le 1er janvier 2011, date de création de ce blog. J'ai lu quelque part qu'une critique de ce livre était ardue... force est de constater qu'elle l'est, la quantité d'aspects à exprimer, souligner, ou rapidement citer, si l'on ne veut pas en écrire autant que l'oeuvre d'origine est un combat.

Je sais déjà que je n'en serais pas pleinement satisfait, de cette critique, la Horde méritera toujours plus... d'heures de rédaction, de relectures, peut-être 10 pages de plus? Manuscrites et sans réécriture, pour que vous discerniez chaque sentier emprunté? Bref je ne pourrais jamais assez rendre hommage à ce chef-d'oeuvre, je dois être amoureux... mais vous avez de la chance, la Horde et moi on est plutôt libérés, donc si vous voulez aboder ses pages, goûter à ses mots ou simplement effleurer sa couverture après avoir lu ma critique, je serais heureux de vous avoir présentés... Mais attention la Horde n'est pas une oeuvre facile, elle ne se termine pas le premier soir, on y reviendra... Mais si la séduction est réciproque, elle vous sera fidèle jusqu'à ce que la 9ème forme du vent vous sépare...

Ca va être l'heure de commencer... j'ai fini cette relecture vers 14H, je n'ai pas osé en commencer la rédaction de tout l'après-midi... trop de choses à dire... trop envie de ne pas me rater.... mais attendre plus serait passer à côté de la critique à chaud que je recherchais... Il est 2h02 du matin, je viens de terminer mon bol de café, et je me sens prêt. à entrer... dans le vif du sujet. Et ne vous en faites pas, après relecture, je ne spoil pas cette oeuvre, du moins rien de ce qui importe vraiment.

 

 

Résumé: Imaginez un sentier de 5000 kilomètres de largeur. A droite et à gauche, des étendues de glace infranchissables. Et sur ce large sentier, un vent furieux, de 6 formes connues, classées selon leur puissance. Ce vent rend la vie très difficile, les tornades les tempêtes, les cyclones ravagent régulièrement chaque ville qui peut y être construite. Ce vent souffle toujours dans le même sens. A son arrivée, la ville d'Aberlaas, l'extrème-aval du vent. En extrème-amont? On ne sait pas, le vent gagne en puissance et en dangerosité à mesure qu'on tente de s'en approcher, si bien qu'on n'y est jamais arrivé. Que ferions-nous sur cette planète? Sans doute la même chose que dans le roman: essayer par tous les moyens d'atteindre cet extrème-amont en s'accrochant à l'espoir d'y trouver quelque chose d'utile.... un moyen de l'arrêter, une origine concrète, un autre monde.... Oui mais comment? En formant à chaque génération un groupe d'élite chargé de remonter l'écoulement de ce vent à travers plaines, mers et montagnes, s'endurcissant depuis Aberlaas et jusqu'où leurs os pourront les porter, consignant leur périple pour aider les hordes suivantes s'ils échouent comme leurs prédécesseurs. Et voilà, nous suivons la 34ème Horde, qui porte les espoirs de toute une planète... les espoirs accumulés de 8 siècles de contre inabouti... Entraînés dans différents domaines depuis l'âge de 4 ans, sélectionnés chacun parmi une dizaine de candidats... et de l'espoir il y'en a sur les épaules de ces hordiers: ils ont maintenant une 40aine d'années, approchent du point le plus en amont jamais foulé, et ont 3 ans d'avance sur la Horde la plus rapide avant leur épopée. Ils sont 23, menés par le plus puissant leader qu'une Horde n'ait jamais eu. Traceur, c'est comme ça qu'on appelle son rôle de meneur, de tireur, de tracteur. Une brute appelée Golgoth, le 9ème et dernier de la plus grande lignée de Traceur que ce monde ait connu. Et si il y'en a un qui peut ramener une carte postale de cet extrème-amont, c'est bien lui.

 

Infos: Epopée de science-fiction de 521 pages, écrite par Alain Damasio, parue en 2004 et ayant reçu le Grand Prix de l'Imaginaire 2006. 3 caractéristiques à noter, et sur lesquelles nous reviendrons: chaque membre de la Horde devient narrateur, se passant le flambeau de paragraphe en paragraphe, chacun de ces paragraphes étant précédé d'un signe indiquant quel personnage devient conteur. Ensuite, la version grand format est accompagnée d'un CD de bande originale de 20 titres composés par Arno Alyvan, que vous pouvez d'ailleurs retrouver en partie sur son site link Pour finir, ce n'est pas primordial, mais sachez que les pages sont numérotées de 521 à 0. Celà est expliqué par le contenu, mais surtout c'est surprenant et représente bien (ainsi que les 2 précédentes caractéristiques citées) l'essence parfaitement hors du commun de cet ouvrage qui repousse les limites de la littérature, dans la forme même. Et dans le fond aussi pendant que j'y suis. J'ai lu cet après-midi que quelqu'un qualifiait ce livre de "conte philosophique". Je suis parfaitement d'accord et même très heureux d'avoir enfin trouvé un terme qui me plaise pour décrire son aspect métaphysique.

 

Personnages:

Hé bien... l'un des axes de ce livre est le lien. Liens entre les êtres, les concepts, le vent, la vitesse et tout ce qui compose ce monde.... Et force est de constater que le lien qui unit chaque hordier avec ses compagnons, fait de la Horde en elle même le plus important personnage du livre. Sûrement pour cela qu'avant même de penser en ces termes, je trouvais inconcevable de ne pas parler de chaque hordier, méritant tout autant sa place ici qu'un autre (en 30 ans de contre, chacun a bien dû être primordial un jour ou l'aure, si ce n'est tous les jours pour beaucoup d'entre eux), et puis si vous n'avez pas lu le livre, vous entr-apercevrez le quotidien et le fonctionnement de cette Horde, et pour les autres, ça vous rappelera des bons souvenirs. En plus le vrai bon point, c'est qu'on apprend à les connaître jusqu'à la fin, si bien qu'une fois le livre terminé, on aimerait le recommencer, pour revoir leus dires (ils sont tous,au moins une fois, narrateur, je vous le rappelle), hé bien si je fais bien mon boulot, il me suffira de relire ma critique avant ma prochaine relecture pour relire le début d'un oeil neuf.. Allez, en route pour 23 personnages (avec leur symbole, et dans l'ordre dans lequel l'auteur nous les présente, sur le rabat, permettant d'apprendre rapidement le symbole de chacun lors de la première lecture)... et puis tiens, je vais essayer après la description de de catégoriser chacun en un seul mot... ca vient de me passer par la tête, c'est sûrment stupide car je risque bien de réfléchir 5/10 minutes sur certains, mais ça m'amuse, j'aime les challenges... D'ailleurs vous pouvez commenter si vous trouvez un de ces mots très mal choisis.

Ω Golgoth, traceur: le meneur, celui sans qui la Horde ne serait jamais parvenue aussi loin qu'elle ira. C'est une brute sans émotion, pour qui la seule et unique chose qui compte c'est d'avancer, de contrer. C'est lui qui a le style le plus repérable, à base de néologisme, d'argot (d'ici comme de là-bas), d'insultes, de vulgarté crûe... Il n'a d'état d'âme pour rien: il a un rôle, c'est celui le plus important de cette planète, et il entend bien le remplir, de bout en bout, de la façon qu'il veut et qu'il ordonne, et malheur à qui lui cherche des poux dans la crête. En un mot... argne.

π Pietro Della Rocca, prince: une tradition de toutes ces hordes, accueillir un noble, représentant les hautes castes et chargé officiellement de la diplomatie et des relations avec les abrités (aka "villageois") ou les fréoles (aka "nomades aéroportés") que la Horde peut rencontrer. En ce qui concerne celui-ci c'est un homme d'une grande bonté d'âme, peut-être celui le plus attaché à aider les autres, hordiers ou non. C'est aussi celui qui aidera le plus la Horde en elle même, en résolvant les conflits internes par son charisme, son bon sens, et la confiance qu'il accorde aux autres et que les autres lui accordent. Ce sens de la diplomatie interne, ainsi que sa volonté inébranlable à contrer aux ordres de Golgoth, lui vaudra le plus grand respect que le Golgoth accordera à un hordier, même si leurs caractères sont totalement opposés et qu'ils soient loin d'être amis... plutôt l'une des représentations les plus exactes de "frères ennemis" matîné d'un côté "frères d'armes".. "Frères d'armes ennemis"? Peut-être. En un mot... confiance.

) Sov Strochnis, scribe: le premier à adresser la parole aux lecteurs. C'est lui qui consige les années de contre de la Horde, leurs faits et gestes et les manifestations du vent qu'ils croisent. En plus pour contrer les vents, il est souvent en 2eme ligne, juste derrière Golgoth. Si la Horde n'était pas l'unique héros de ce livre, ce serait sans doute lui.. enfin non, Golgoth est plus héroïque, mais il serait le personnage principal. C'est lui qui s'exprime le plus souvent, et est le plus lié à chacun des hordiers, jusqu'à la fin, dont, pour le coup, il est le véritable héros (comprendra qui pourra... nooooon je spoil pas ! Sérieux jfais gaffe). Par lui passe une compréhension parcellaire du vent, la description justifiée des agissements de tout un chacun, mais aussi, et surtout, les sentiments, allant de la peur (comme beaucoup) à la révolte et au courage, mais surtout l'amitié (c'est l'un des seuls à se reconnaître un meilleur ami et à y revenir de nombreuses fois) et l'amour (du coup de foudre magnifique pour une fréole rencontrée dans un "bateau volant", à un amour enfoui, qui prendra 30 ans et 500 pages à se révéler pleinement pour une hordière. En un mot... le tout.

¿´ Caracole, troubadour: Ce n'est pas un hordier formé à Aberlaas. Il a rejoint la Horde, croisée sur un navire fréole, au bout de 25 ans de contre. Que dire de Caracole... il n'est pas humain. Il n'a peur de rien, n'en fait souvent qu'à sa tête, tourne tout en dérision... et quand il est sérieux, attendez vous à entendre une grande Vérité. Il est devenu nécessaire à cette Horde, il est le seul à la faire rire chaque jour, à la distraire en narrant de nouveaux contes autour du feu... à connaître un futur probable de la Horde apercu dans un des flashs dont il dit aux autres qu'il ne s'explique pas lui même. C'est le fameux meilleur ami de Sov, parce qu'il est drôle et léger, et aussi parce que Sov est avide de savoirs et que Caracole semble en savoir beaucoup, par on ne sait quel miracle. Sûrement le personnage préféré de beaucoup, moi en premier... au final pour nous qui ne vivons pas dans ce monde et dans cette lutte incessante et mortelle contre le vent, sa légereté, par rapport à la morgue de beaucoup, nous le fait paraître comme le plus humain... le plus proche des abrités que nous sommes, entendez-moi bien. Son style est le seul avec celui de Golgoth à etre identifié tout de suite: il parle par énigmes, par questions, truffées de néologismes aussi, mais contrairement à Golgoth le troubadour fait dans la poésie, et dans le jeu de mots... voire dans la philosophie... Bref il touche à tout, et particulièreent bien. En un mot... fluide.

Δ Erg Machaon, combattant-protecteur: Un autre cas à part... Il a été formé pour protéger la Horde contre tout ce qui pourrait la menacer, et en premier lieu la Poursuite, organisée par de sombres instances politiques désirant stopper la course de la Horde. C'est un surhomme. Il est invincible. Plusieurs styles de combattants existent, certains attaquent plus par l'esprit, par le vif, dont je n'ai pas encore parlé, mais celui-ci s'est focalisé sur le combat physique: il a toujours un sac contenant un parapente dans son dos, et quand la situation le requiert il prend les airs, enclenche les hélices qu'il a aux pieds ou aux coudes et peut vous rétamer une troupe de 50 Chuck Norris armés en... 20 secondes (vraiment), à coup d'arbaméca, de boos, de boomerangs ou simplement de ses poings. Dans le combat aérien, forme ultime du combat physique par son exploitation des 3 dimensions que l'on connaît, il est le plus puissant de cette planète, mais ne possédant aucune vraie capacité plus "psychique", ou si peu d'après lui, il complexe trop et doute de lui même. Il est à part dans la Horde car il est toujours aux aguets d'une attaque et parle très rarement quand il ne s'agit pas de sauver la vie de ses compagnons, tâche à laquelle il s'emploira plusieurs fois au cours du roman, enchaînant des ordres simples, courts et directs, pas de place pour la paraphrase dans son rôle. Ce côté direct et franc, aucun blabla, le rapproche de Golgoth, avec qui il est assez proche (si tant est que ces deux là puissent être proches de qui que ce soit). En un mot... la foudre.

¬ Talweg Arcippé, géomaître: un expert de la terre, des roches, du sable que le vent leur envoie au visage, bref du monde minéral en général. Son rôle a peu d'importance dans la tranche de vie qui nous est racontée, donc il n'y a pas grand chose à en dire, mais il est probable que son importance fût bien plus grande au début du contre. Il ne joue pas non plus de rôle important dans la vie quotidienne de la Horde, ne s'opposant pas d'un avis tranché contre une décision et n'y découvrant pas l'amour (bien que comme tous les autres, il lui arrive de... relâcher la tension de la journée avec l'une ou l'autre des hordières, l'espace de quelques heures). En un mot... le suiveur.

> Firost de Toroge, pilier: Firost, un pilier... un réel athlète dont la fonction est de se placer à l'avant des formations de contre, pour remonter le vent avec les rafales au corps, protégeant ses camarades derrière lui (il est en 2ème ligne, la premiere comportant Golgoth seul). Un peu comme Talweg, il ne ressort pas dans les actes de ce livre. Mais il est là. Il est toujours là. Chaque fois qu'on a besoin de muscles, il est là. Il n'a jamais failli à sa mission, et son indifférence (relative) au danger fait qu'il est en général d'accord avec Golgoth sans avoir besoin de se forcer, ce qui fait de lui l'un des meilleurs amis de Golgoth... Il est carré. En un mot.... pilier. Ok c'est aussi son rôle mais ça lui va bien, on lui demanderait "hey le pilier, un mot pour te décrire?" il répondrait sûrement sérieusement "Heu...  pilier ! " et il aurait raison. Il est toujours là dans la Horde, depuis sa formation, et il la soutient, sans la décorer ou l'enjoliver. C'est son rôle et il s'y astreint.

^ Tourse, l'autoursier, oiselier-chasseur: il apprivoise les autours, une sorte d'oiseaux, pour chasser de la nourriture. Contrairement à son collègue le fauconnier, il travaille plus sur l'entente, presque la communion avec son animal, que sur le dressage à proprement parler. C'est un homme bon, à l'avis éclairé. Il est un peu transparant au début, mais prendra de l'importance par la suite et deviendra bien agréable, par ses prises de positions sensées. En un mot... apprivoiser.

´, Steppe Phorehys, fleuron: spécialiste du monde végétal, tant pour la nourriture que pour la médication, mais aussi pour déduire des plantes présentes le type de vent ayant soufflé dans une région donnée. En plus d'être un spécialiste des plantes, il en est presque une. Ayant approché d'un peu trop près un chrone, entité de vent chaotiques aux pouvoirs très variés, il se végétalise (en effet il a frôlé un chrone ayant ce pouvoir). Rien de bien grave, mais tout de même... Et il est l'homme ayant la plus longue relation amoureuse au seins de la Horde, avec la cueilleuse (comme par hasard....). Leur histoire est vraiment émouvante par moment, éphémères instants de bonheur dans un livre qui en aurait manqué sans cela. Et il est très respecté par chacun aussi puisque, comme Pietro mais à une moindre mesure, il s'attarde sur les malheurs de tous (et il est bon dans son domaine). En un mot.... bourgeon (et là je me tape un bel éclat de rire...)

)- Arval Redhamaj, éclaireur: on le surnomme la Lueur. C'est lui qui part devant, seul, pour trouver le chemin général le plus propice au contre, voir si il y a un abri en bord de route, ou si le terrain cache quelque chose de dangereux ou bon à prendre (même si c'est Golgoth qui décide du chemin exact, la Trace, en suivant la trame générale d'Arval). Il est donc très rarement avec le groupe mais tout le monde l'adore, même Golgoth: parce qu'il fait du bon boulot déjà (comme tous remarquez, ils n'ont pas été choisis pour rien) et aussi parce que quand il revient de son raid en éclaireur, il raconte ce qu'il a vu avec d'autres mots... des animaux, des couleurs, pour décrire le relief et les escarpements... On nous le dit sans nous y faire gooûter plus d'une fois ou deux, mais les hordiers apprécient beaucoup cela, c'est la seule source régulière d'amusement, avec les folies du troubadour. En un mot... décalage.

ˇּ Darbon, le fauconnier, oiselier-chasseur: l'autre dresseur de la Horde. Lui il dresse vraiment ses faucons, ce sont des animaux, il lui obéissent au doigt et à l'oeil, habitués au système de récompenses et punitions. Il est assez discret et se fera même sombre de jalousie par la suite lorsque les autours, au vol très différent (a ras de terre) de celui des faucons se montreront bien plus utile que ses oiseaux. Il se sentira inutile... En un mot... limites.

Horst et Karst Dubka, ailiers: 2 jumeaux. 2 mastodontes. Les ailiers sont de chaque coté de la formation de contre et veillent, par leur puissance, à protéger l'intérieur. Ils sont... simples. Ils parlent, comprennent, savent lire... mais n'ont aucun avis, sont toujours très heureux, seulement d'être ensemble et de participer au contre de la légendaire Horde du Contrevent. Et quand je dis qu'ils parlent... presque uniquement entre eux, et pas plus de deux phrases de suite. Ils sont attachants car ils ont le coeur sur le main, veulent faire le bien et aident autant qu'ils peuvent... Un peu comme Firost, ils ont les muscles, et la volonté nécessaire pour faire le boulot. En un mot... copains

χ Oroshi Melicerte, aéromaîtresse: premier personnage féminin, et sûrement dans le trio des plus irremplaçables de la Horde, avec Golgoth et Erg. C'est la spécialiste du vent, mais pas au sens ou nous l'entendons: sur ce monde le vent est à l'origine de tout, est lié à tout et peut tout expliquer: les chrones sont faits de vent, les vifs sont une boucle de vent que chacun porte en soi et qui peut être visualisée (par très peu), sentie, ou perdurer après la mort, les éléments eux mêmes sont tous dérivés du vent (et j'en passe). Oroshi est celle qui en sait le plus sur le vent, et donc sur tout. C'est elle qui comprend le mieux ce qu'ils rencontrent et l'explique aux autres. Elle ne sait malheureusement pas tout, et apprendra tout au long du livre, par réflexion, rencontre ou études dans une bibliothèque. C'est le sujet de l'amour qui prendra 30 années à s'épanouir chez Sov (et chez elle). C'est un personnage primordial et attachant, car l'une des seules qui ose s'opposer à certains choix de Golgoth en s'appuyant sur ses connaissances. Elle est très proche de toutes les femmes de la Horde puisqu'elles ont été élevées ensemble et qu'elle est comme une grande soeur pour elles. En un mot.... soif

(.) Alme Capys, soigneuse: la toubib. Les hordiers qui l'aiment la surnomme Maman, car elle les materne quand ils sont blessés ou malades. Golgoth la déteste car elle est d'un naturel méfiant, voire peureux, et ose exprimer ses craintes face à Golgoth. Il précise aussi qu'elle est laide, ce qui n'est infirmé nulle part, mais un début de relation se crée avec l'artisan du bois, donc elle n'est pas barbue non plus. Plutôt discrète au début, elle finit par exploser contre Golgoth, qui réagira plutôt mal (bah il la balance juste d'une tour... et dans l'eau qui plus est, pour Golgoth, c'est juste une réaction un peu vive...) et gardera contre lui une rancune très tenace. Rares sont les hordiers qui avouent l'aimer, mais vers la fin il semblerait que beaucoup cachaient leur affection, peut-être pour ne pas déplaire a Golgoth. En un mot... frileuse.

<> Aoi Nan, cueilleuse et sourcière: La chère et tendre du fleuron Steppe donc. Dans la Horde chargée de la cueillette, la cuisine, et, surtout, trouver les sources d'eau, ce pourquoi elle se débrouille admirablement bien. Toute la douceur du monde la petite Aoi. D'ailleurs on la surnomme Petite Source, c'est-i pas mignon? Bon c'est pas Golgoth qui lui a trouvé hein, je vous confirme. Plus bavarde que Steppe (dans le livre), c'est elle qui porte cette histoire d'amour au lecteur, de fort belle manère, toujours à penser à Steppe, le chercher dans les moments dangereux, nous le décrire avec des mots choisis, partager leur intimité de tendresse et sensualité, sans jamais aller au seuil de ce qui leur est privé.... non vraiment, à lire cette belle histoire, on se dit que si Damasio voudrait écrire des saloperies de roman d'amour, il se débrouillerait peut-être (pardon, mon coté Golgoth se réveille). A la base moi c'est pas ce qui m'intéresse le plus quand je lis, mais le reste est tellement dense, en action, en violence, et en réflexions qu'on garde un très bon souvenir du couple qui nous amène dans une autre sphère de l'humain, le temps d'un paragraphe. En un mot... fraîche.

Larco Scarsa, braconnier du ciel: haa Larco. Un peu tête de turc, mais gentiment, on le moque mais c'est parce qu'on sait qu'il oubliera bien vite. Il est braconnier du ciel: il envoie des cages en osier en l'air, tenant le fil auquel elle est accrochée, pour pêcher, dans le ciel, des méduses volantes, histoire de casser la croute. Avant, il était troubadour (ou simple conteur?), mais l'arrivée de Caracole a changé la donne, alors il s'est reconverti. Caracole qui d'ailleurs attire les regard enflammés de la belle Coriolis (incorporée 3 ans avant le début du roman), au grand dam de Larco. Mais Larco est quelqu'un de bien: Caracole lui a pris son rôle, l'éclipse aux yeux de celle qu'il convoite, et pourtant il ne lui en veut pas, il l'aime, il le trouve drôle. Il est comme çà le Larco. Et en tant qu'ancien amuseur, il peut faire preuve d'esprit de temps en temps, pas vraiment au sein de la Horde, mais pour le lecteur: il est le seul qui nous fait parfois rire de façon normale dans ses paragraphes, sans que ce soit par un tour de passe-passe comme Caracole: il est surtout en général cynique, souvent se plaignant de ses propres malheurs, mais qu'importe, ça reste dans la normalité. En un mot... éclipsé.

Léarch, artisan du métal: tout est dans le titre: il travaille le métal pour fabriquer des boos, des harnais, des outils.... On ne le voit jamais travailler, et assez peu parler. En réalité il est bien bati aussi, comme Firost, et est souvent placé en 3eme ligne au moins du contre. Ce n'est pas un pilier à proprement parler, mais dans l'histoire qui nous est racontée, il se sert plus de ses musles que de ses capacités d'artisans, ou de sa voix. En un mot... silence.

~ Callirhoé Déicoon, feuleuse: Callirhoéca la feuleuse, ma préférée.... Elle imite le cri des tigres pour éloigner les vilains chrones.... Haha vous m'avez cru bande d'abritus... la feuleuse est chargée de faire le feu tous les soirs: sous la pluie, la neige, au milieu de la mer, elle doit faire du feu, ou elle pointe au porde-emploi. Ma préférée lors de ma première lecture c'était Oroshi, cette fois c'est la feuleuse: une très belle femme, aux cheveux couleur de flamme, et au caractère vraiment affirmé. Elle souhaite quitte la Horde, suite à un coup dur, physique et (senti)mental, et j'avoue que c'est peut-être le chapitre qui m'a le plus ému. Mais quand elle ne s'énerve pas (soit 90% du temps) elle est adorable. Et elle a clairement le plus beau nom de la Horde non? Callirhoé... moi j'adore. En un mot... consumer.

Boscavo Silamphre, artisan du bois: le monsieur fabrique les boos, les boomerangs, divers objets dont ils ont besoin de temps en temps ou des intruments de musique. C'est lui le musicien d'ailleurs. Il n'est pas très important pour l'histoire, mais a la meilleure oreille du groupe (ce qui s'avere plusiurs fois utile) et, plus généralement, pour lui tout est lié au son. Si on observe attentivement, presque toutes les fois ou il nous parle, il fait référence au son, et pour lui l'extrème-amont contient un orchaostre qui joue pour créer le vent (chaque hordier en a sa propre vision, plus ou moins poétique, parfois inspirée par un ancien conte de Caracole, dont c'est le sujet de dissertation préféré). Ce n'est pas primordial, mais cette mise en relation de tout ce qu'il croise avec le son est une vision assez rafraîchissante et souvent poétique. On apprend vers la fin que lui et Alme, la soigneuse, s'apprécient, ajoutant encore une fois un peu d'humanité dans ce groupe ma foi plutôt dur. En un mot... écho.

Coriolis, croc: membre le plus jeune de la Horde. Elle a environ 25 ans, et a été recruté dans un village 3 ans avant le début du roman. C'est un croc, ça veut dire qu'elle se trouve à l'arrière du pack de contre, protégée en partie du vent, et qu'elle a pour mission de transporter un chariot contenant du matériel. Elle est décrite comme très belle, peut-être parce qu'elle a 15 ans de moins que les autres, mais ce n'est jamais remis en cause, donc on peut supposer qu'elle est vraiment si ravissante qu'on nous la présente. Elle est rafraîchissante aussi par sa naïveté et le fait qu'elle ne soit pas blasée par 30 ans de routine Comme dit plus tôt, Larco, braconnier du ciel, la trouve vraiment à son goût alors qu'elle, au début du moins, ne voit que Caracole, troubadour, toute fascinée qu'elle est par sa folie, son étrangeté, et sa façon de jouer avec les mots (étrangeté qui est d'ailleurs ce qui lui plaît de manière générale dans le monde). En un mot... neuve.

Sveziest, croc: même boulot. On ne connaît pas trop Sveziest... je vais devoir spoiler, mais sinon vous ne comprendriez pas... Si on ne le connait pas trop, c'est parce que c'est le premier à mourir... Hey les gars, vous pensiez vraiment que 8 siècles de horde se sont rétamées pour aller en extrème-amont, et que celle-ci allait y arriver, et en plus sans aucune perte? Bah vous avez perdu. Donc Sveziest est le premier à mourir, et malheureusement pas le dernier. Donc on n'a pas forcémenent le temps de le connaître, on sait juste qu'il avait commencé une histoire forte avec Callirhoé la feuleuse, 3 mois avant sa mort (c'est d'ailleurs la mort de Sveziest qui est le coup dur mental qui frappe la flamméomaitresse), preuve que ce devait être un type bien, car Callirhoé ne s'enticherait pas de n'importe qui. En un mot.... ephémère.

]] Barbak, croc: même boulot. Barbak est encore plus... moins... brillant que les frères Dubka. Quand il parle, la phrase est rarement constituée de sujet-verbe-complément, rarement de plus de 3 mots, et il ne parle pas, ou presque, aux membres de la Horde. Comme les autres ne misant pas sur leur cerveau, il est très généreux, dévoué à ses camarades et à sa tâche et d'une force nécessaire au contre. Je pense que c'est le plus colossal des hordiers, sans être le plus fort, mais il ne laisse pas sa part au chien, niveau muscles. En un mot... force.

Et voilà, j'y suis arrivé... Ca m'a pris diablement plus de temps que prévu, j'en suis à bientôt 5H d'écriture (avec de nombreuses pauses mais quand même...) Donc je vais m'arrêter là pour ce... matin?

Je précise quand même que la Horde croisera quelques autres personnes, le coup de foudre de Sov, le maître du Combattant-protecteur Erg ou d'anciens hordiers ayant du s'arrêter (les parents de certains hordiers de la 34ème), mais ce sont ces 23 là qui font le livre, qui écrivent l'histoire, qui tracent la ligne directrice. Je voulais, stupidement, tous les énumérer pour leur rendre hommage... mais en fait il est évident que c'est à l'auteur que je rends hommage, à sa capacité à inventer de si nombreux personnages aux caractères différents, à les faire vivre ensemble, à créer des tensions et les résoudre et à faire évoluer chacun d'eux, que ce soit l'autoursier qui prend confiance en lui, Sov et Oroshi qui finissent par se résoudre à un amour qu'ils ont ignoré de nombreuses années, ou Coriolis qui trouve au début Oroshi pédante et prétentieuse pour, au final, se lier fortement à elle, et l'admirer comme tous quand elle aura compris que tout ce savoir qu'elle étale ce n'est pas par vantardise mais parce que c'est son rôle, qu'elle a été formée pour et que cela est fait pour sauver la vie de chacun des hordiers. Très honnêtement ce panthéon est génial, que ce soit par certains personnages géniaux en eux mêmes ou d'autres, plus effacés mais dans le fond tout aussi indispensables, comme dans la vraie vie. Il est sûrement impossible d'imaginer la richesse de cette famille sans avoir lu le livre, moi-même avant de l'avoir lu je n'aurais pas imaginé qu'il soit possible d'inventer un groupe pareil, de 23 personnes affrontant une nature chaotique 24 heures sur 24, toujours ensemble, depuis 30 ans, et de le le rendre si concret, si réel, si vivant.... si parfait. Je pourrais encore en parler quelques heures, ou quelques pages, mais il est vraiment temps de se reposer un peu. J'y reviendrais peut-être demain, mais dans tous les cas dans ce domaine, la note est de.... (vous y pensiez même plus hein?) 5/5 surpriiise! J'espere que les prochaines notes seront moins bonnes ou la note risque d'être abusée...

 

Histoire:

Haaaa enfin, on passe au subjectif, à ce que je pense vraiment, à ce que j'organise moi-même... Ne vous attendez pas à ce que ce soit plus court, mais au moins je choisirais l'agencement... mais la partie personnages devait forcément être comme ça, c'était le futur le plus probable, Caracole me l'avait dit....

Donc l'histoire.... on va faire ça en 3 parties... ce qui relève du métaphysique, ce qui touche au monde en lui même, et pour finir les péripétie de nos héros... Je précise que ce roman est un patchwork de métaphores, sur notre societé, nos croyances, notre essence même... Toutes plus pertinentes les unes que les autres, essayez donc de trouver les votres dans cette cette critique de ce que nous offre l'auteur dans le fond.

Donc pour commencer, quelques petites choses sur ce qui est...  métaphysique, parce qu'au plus tôt j'en parlerais, au plus tôt vous pourrez lire cette critique en la comprenant à peu près, car il y a beaucoup de concepts importants et plutôt saugrenus... Donc le vent... A l'origine du vent, fût la vitesse, concept existant avant même l'existence du monde. Puis le vent créa à peu près tout dans ce monde, en décélérant, en formant des boucles... Le vent possède 9 formes d'après les calculs, dépendant en grande partie de sa vitesse. Les 6 premières sont les seules qui ressemblent à notre vent normal, par ordre de puissance. La 7ème est une forme solide, décélérée à l'extrème (je résume, en fait c'est super complexe). Les deux dernières sont plus... spirituelles, et parfaitement inconnues en début d'ouvrage. La 8ème est appelée vif, et nous y reviendrons incessement, la 9ème correspond à une forme de mort, ou plutôt de dispersion du vif de chacun, ou plutôt de confrontation avec nos peurs les plus profondes et personnelles (quand je vous dis qu'il faut s'accrocher...). Le vif donc... C'est une boucle de vent, chacun le possède, et cette boucle a une forme, une couleur, une vitese diférente, selon sa personnalité. Il est dit par un personnage que ce n'est pas vraiment l'âme, puisqu'il existe vraiment, ce n'est pas un concept, mais je citerais l'auteur en disant que c'est "l'âme active". Le vif peut être ressenti, parfois même vu, par quelques rares personnes sur-entrainées. Certains vifs de personnes mortes s'imbriquent dans un vivant, faisant de lui un porteur de 2 vifs, lui donnant des regains de courage, de folie, de volonté. Le vif est une force, il correspond à l'intime force d'action de chacun, et la renforce. Bref c'est compliqué (c'était l'introduction, on y reviendra). Quant à la 9ème forme, c'est en quelque sorte son némésis... Pour faire simple, si le vif est produit par ce qu'il y a de meilleur en chacun, et permet de le réaliser excellement, la 9ème forme correspond à son inverse, à son abscence, à sa disparition, peur enfouie de perdre ce qui nous fait vivre, et donc à la mort (là j'invente un peu je crois, mais ça reste plausible... en fait c'est tellement compliqué même pour les personnages les plus aerudits, que certains pourraient me dire que j'ai tout compris, et d'autres que je n'y suis pas du tout...). Et pour finir, les chrones. Du vent, compacté dans des espaces de la taille d'un salon ou d'un jardin, voire plus (un parking?), avec une forme bien définie et visible (on peut y entrer et en sortir, mais c'est risqué) recouverte de glyphes colorés. Ils sont nombreux, souvent dangereux, et possèdent des pouvoirs multiples, de celui végétalisant Steppe, à d'autres absorbant toute lumière ou tout son alentour. Certains sont même vivants, voire (pour un cas précis) conscients. A ceci s'ajoute un lien vent/temps, qui fait par exemple que certains aerudits, combattants ou chrones ont des pouvoirs sur le temps, permettant de vieillir moins vite, de se battre dans un espace-temps différent etc....

Le monde... voilà qui est plus concret. C'est très bien décrit, les paysages varient pas mal, mais les plus routiniers pour nos hordiers sont en général désertiques, et on le ressent très bien. C'et incroyable mais on a vraiment bien souvent l'image, de désert rouge, soufflé par le vent, animé par le sable, et porteur de touches herbacées dansantes.... Au niveau de la societé, c'est bien trouvé, puisqu en gros il existe les "abrités", habitant dans divers villages plus ou moins grands que l'on croise, et sujets au risque de se faire raser si un furvent, 6ème forme du vent, se déclenche. A coté de cela, les fréoles, peuple nomade, vivant dans de gigantesque bâtiments volants, aux vies bien plus agréables que les abrités. On ressent cela comme une analogie à nos societés, aux conditions de vie bien différentes, si l'on se trouve en haut ou en bas de l'échelle. Métaphore reprise par la plus grande cité qui nous est donnée à voir, Alticcio, formée de très grandes tours ou habitent l'élite, voyageant entre elles par vélivélo, admirant le paysage, tandis qu'au sol se trouvent les pauvres racleurs, qui écument une cuvette ravagée par le vent, pour ramasser tout ce qui permet à l'élite de vivre tranquilement en haut et pour juguler le vent violent qui y souffle, dans des conditions très dures, tout en rêvant follement d'un jour monter dans l'échelle sociale et se retrouver dans les tours. Bref c'est cohérent, pas une fausse note sur ce monde, que l'on ne cotoie finalement pas tant que ça puisque notre horde est bien souvent livrée à elle-même, mais ça aide à l'immersion, une erreur ici aurait pû être fatale, une telle réussite est prodigieuse.

Et finissons par les péripéties, qui sont vraiment l'un des plaisirs de cette lecture (plaisirs qui sont nombreux, on en a déjà vu pas mal, et ça ne fait que commencer...). On pourrait penser que ça risque de spoiler, mais non, chacune d'elles aboutit à quelque chose de précis que je ne vous dévoilerais pas. Non à la place je vous les cite, et vous explique en quoi chacune de ces parties est excellente, que ce soit par son placement, son originalité, son traitement... il y a toujours au moins une chose qui fait qu'en plus d'être intéressant, chaque passage est porté plus haut par l'un des nombreux talents de l'auteur. L'incipit par exemple: on commence, dès la première ligne, par une épique scène de déferlement du furvent (le vent soufflant le plus fort, une tornade si vous voulez), le 3 ou 4ème pour la plupart des hordiers, le premier pour certains. Ca donne le ton direct, on ne connait aucun des 23 personnages, ils narrent chacun après les autres, et autour d'un déchaînement de la nature peu descriptible et mettant leur vie en jeu... Ca fait peur, mais on se laisse vite prendre au jeu, on comprend que le bouquin a un gros potentiel, mais qu'on va devoir éviter de réfléchir à la liste des courses en le lisant. Ensuite, petite escale dans le plus moderne navire fréole, le Physalis: grande fête, coup de foudre; on est rassurés, tout le roman n'est pas fait que de vent-en-gueule. Suit une scène de combat mémorable contre un poursuiveur surpuissant, où Erg nous montre que s'il est le combattant-protecteur ce n'est pas par hasard, et surtout pas pour défendre nos hordiers contre une éventuelle meute de loups... occasion d'ailleurs de comprendre à quel point ce concept de vent est complexe, avec l'apparition du vif pour le lecteur (ou peu s'en faut). Ensuite... le chemin de la Horde croise la flaque de Lapsane... plus qu'une flaque c'est une petite mer, avec quelques rares îlots (émergés par intermittance), qui leur prendra plusieurs mois à traverser à la nage, dans les pires soufrances qui soient (et le tout en croisant un chone du genre super-mortel et centenaire, un syphon et bien d'autres choses....). Bref bien joué, on se rend compte que leur voyage face à ce vent, et le nôtre puisqu'on fait déjà partie de la Horde depuis quelques 200 pages, ne se résume pas à une bête randonnée.. On s'en doutait, mais on découvre que les idées de l'auteur sont pour le moment fantastiques. A noter que la flaque peut être contournée, mais que cela leur ferait perdre beaucoup de temps, et surtout l'intérêt du contre, c'est de développer la résistance physique à un niveau surhumain et que cette flaque en est une bonne occasion... même si plusieurs Hordes y ont disparu par le passé, et que celles qui l'ont traversée ont toutes perdu de nombreux membres... bref... Arrivée à Alticcio, cool une grande ville, très bien décrite au passage.. Notre Horde s'embroulle avec le dirigeant, qui décide de leur fermer le passage, sauf s'ils réussissent 3 épreuves... dont une mémorable, où l'auteur nous démontre qu'il n'utilise pas la langue de façon juste succulente, mais réellement parfaite: notre troubadour doit affronter l'orateur local dans une arène, à travers 3 épreuves, dont un dialogue en palyndromes (le plus incroyable, je n'aurais jamais cru qu'on puisse réellement créer un palyndrôme dialogué aussi long...), puis un monovoyelle en"o" et un dialogue avec répétition syllabique ("fou" puis "car"). Juste la plus longue et majestueuse séquence de jeu sur la langue que j'ai pû lire (et la seule aussi, dont je me souvienne en tout cas). C'est là, qu'on se rend compte que ce livre est définitivement... plus qu'un livre. Notre horde repart et affronte le dernier obstacle majeur, celui qui a bloqué la dernière Horde (et d'autres?), Norska, là où la terre devient glace, ou plutôt 7ème forme du vent, où il faut escalader de lisses parois de glace à 60°, encore et toujours balayées par un vent incessant. Grand moment aussi, puisque certains hordiers croisent leurs parents (qu'ils n'ont pas revu depuis leurs 4 ans mais qu'ils ont espérés toute leur vie) au pied de ces pics jamais franchis. Grand moment aussi parce qu'on sait que ce sera le plus dur, et que l'on se rapproche de la fin.... Je ne vous en dis pas plus, car il reste bien 100 pages pour la fin... comme ça vous êtes un peu comme les hordiers vous savez ce à quoi vous avez affaire jusqu'à Norska, la suite reste la grande aventure. Ajoutons à celà de nombreux évenements de moindre importance, comme lorsqu'ils croisent des chrones (à commencer par le chapitre où ils rencontrent un chrone inoffensif qui, quand on entre dedans, montre aux autres notre vif, "ce que l'on est vraiment", en lieu et place de son propre corps... ou plutot "ce que l'on est vraiment pour l'autre" puisque tous ne voient pas la même chose pour un même hordier qui y entre. Un chapitre mémorable, que j'avais pourtant oublié entre mes lectures), une fontaine bizarre dont tout le monde se souviendra (nan nan, je ne boirais pas d'ton eau... oui je suis supertstitieux, ça suffit...), ou la visite de la plus fournie bibliothèque sur le vent, à Alticcio, par nos 3 personnages les plus instruits (Caracole, Oroshi et Sov pour ceux qui voudraient s'en rappeler), le tout sous l'égide du maître officieux des lieux, le frères, au moins centenaire, du maître du combattant-protecteur... moment très mystérieux, mais savoureux... Breeeeef, on ne s'ennuie jamais, les situations sont toujours différentes, tout en gardant une même ligne directrice (ouais, la Trace, ducon), toujours surprenantes, toujours grandioses, toujours épiques (non je n'exagère pas... d'ailleurs je n'ai jamais exagéré depuis le début de la critique c'est bien ce qui est affolant...), toujours prenantes... Quant aux petits riens du quotidien, ils sont tout aussi bien, plutôt du genre magiques, envoutants... et le tout dans un monde solide, et porté par des concepts métaphysiques qui valent le détour... Voila, j'ai le droit de mettre 5/5 ca y est.

 

Le style:

Commençons par le commencement... Le style est dur a suivre (d'où le "ce n'est pas une oeuvre facile" de l'intro): alternance de métaphysique et de physique pure et dure, monde inconnu, plein de choses qui n'existent pas dans le notre, de mots qui n'existaient pas, abscence d'entrée en matière progressive, des symboles à apprendre pour savoir qui écrit chaque paragraphe, sans compter d'apprendre quel nom correspond à quelle fonction, un personnage totalement hors du temps et du monde, qui parle par énigmes et 3 jeux de mots à décrypter par ligne, un autre qui connaît sûrement autant de mots d'argos et d'insultes que de prénoms, un roman tellement métaphorique que tout peut y représenter plein d'autres choses.... et tout le côté vif/8ème et 9ème forme du vent tellement difficile à comprendre que même les hordiers s'y perdent... Et je m'arrête là car ça pourrait sûrement continuer. Si bien que j'ai brièvement réfléchi à ne donner que 4.5/5 dans ce domaine à mon livre fétiche... Puis j'ai rétrogradé et j'ai pensé à mettre 4.75/5, note improbable ici, pour montrer mon hésitation... J'ai même pensé à 4.99/5... Et en réfléchissant je me suis dit que non, parce que oui, c'est difficile à suivre, oui on ne comprend pas tout, mais incroyablement Alain Damasio en fait une qualité... Je suis arrivé, au bout de mes réflexions, à me dire que lire la Horde était comme une métaphore du contre qu'on lisait, une sorte de mise en abyme métaphorique (ça je viens de le trouver, je suis fier): on en chie pour remonter vers la page 0, on se prend probablement les 9 formes de la littérature, dont la philosophie, l'absurde, l'accumulation de néologismes, l'incompréhension... mais on progresse, on se muscle, on reste indifférent aux moments ou on en chie pour apprécier d'autant plus les périodes de repos, plus agréables que jamais... Et au final ça donne envie de relire le bouquin parce qu'on se dit qu'on en a peut-être laissé quelques pépites au bord du chemin. C'est paradoxal, mais ce livre est un paradoxe ambulant: on aime ses défauts, on le trouve trop long et trop court en même temps (pas trop long quand on lit et trop court quand on l'a finit, non, vraiment en même temps car on voudrait à la fois tout avoir lu, et ne jamais s'arrêter de le lire), on se dit que ce n'est qu'un roman d'aventure et de lutte contre le vent, et à la foi le roman le plus abouti spirituellement qu'on ait lu (oui la faute de frappe est voulue, comme toutes celles qui pourraient être ambigües), on déteste et on admire Golgoth en même temps, on admire et on déteste Caracole en même temps, on se dit que cette dernière remarque a un sens profond... bref tout est possible avec ce livre... je pense que c'est une merveille absolue et en même temps je me dis qu'il serait parfaitement compréhesible d'y rester totalement hermétique, vous êtes prévenus...

Pour revenir au sujet, le style est splendide, une action halletante, et un aspect conceptuel magnfique... C'est superbe dans la forme, mais aussi dans le fond... Ce vent omniprésent et omnipotent, peut avoir 1000 significations, qui ameneraient 1000 significations à ce qu'est la Horde. Cette Horde remontant ce qui est le plus dangereux dans ce monde, par la seule force du lien qui existe entre eux peut avoir 1000 nouvelles significations, apportant autant de nouvelles significations de ce que pourrait être le vent...

2 concepts sont particulièrement importants aussi: la vitesse et le lien (vitesse dans son sens premier, mais aussi et surtout dans la vitesse de l'esprit, du décalage, et lien entre les gens, l'environnement, le destin, tout...). Ce roman nous les fait souligne, on en tire, dans le contexte plusieurs interprétations, dont certaines peuvent être liées à nos vies, et puis même une fois la lecture terminée, on peut repartir juste de ces 2 concepts, de ces 2 mots, sans voir ce qu'ils représentent dans le livre et juste se demander à quel point on avait oublié tout ou partie de leur importance dans nos vies.

Ha, et j'avais oublié au premier jet de souligner à quel point on frissonne.. de peur, d'émotion, d'admiration (pour les hordiers bien sûr, mais peut-être parfois pour l'auteur). Je n'avais jamais frissonné autant en lisant un livre, j'en avais même oublié que c'est peut-être la réccurente qualité soulignant les bons passages de chaque livre... ici on est tellement envahis par ces passages magnifiques qu'on en oublie à quel point on se réjouit lors des trop rares frissons des autres livres. Ici on attend juste le prochain frisson avec impatience et confiance, rarement décus du temps à attendre.

Donc un style difficile mais parfait, tant dans la forme (je n'ai jamais vu la langue française si diversement et magistralement employée), que dans le fond, puisque l'auteur n'a pas peur d'aborder quantité de thèmes liés à nos conditions, notre societé et notre spiritualité, sans oublier un éloge de l'amitié et de l'amour, alternant avec une action des plus haletantes... En un mot... frissonnant.. Alors 5/5 parce que les virgules c'est pou les abrités.

 

D'un point de vue personnel:

J'avais adoré à ma première lecture. J'ai simplement exulté à la seconde. Tout y est parfait. Pour reprendre un grand penseur de notre ère, dont j'ose à peine réutiliser les mots en les transformant un peu (T. Rolland): ce n'est pas tant qu'on puisse mourir après l'avoir lu (car au contraire on a bien envie de s'accrocher à la vie, pour l'infime chance qu'il existe qu'on lise quelque chose de semblable dans un futur improbable), mais putain, qu'il serait con de mourir avant de l'avoir lu... Quand j'ai commencé ma lecture j'ai découvert qu'une édition prestige limitée, avec un DVD sur sa création existait, à 70€... j'ai trouvé ça un peu cher, donc je suis resté sur mon ancien volume.. Une fois la lecture finie j'ai décidé de prendre cette édition prestige, plus un numéro du fanzine galaxies SF avec un dossier sur A.Damasio et, quand je l'aurais fini, un autre numéro du même fanzine, simplement contenant une nouvelle du même monsieur... (ajout: et le numéro 2 du fanzine Géante Rouge, avec 2 nouvelles se prolongeant l'aventure de la Horde, devant se trouver dans le livre mais éliminées par manque de place... deux bijoux pour qui est fan, vraiment...) C'est un livre qui possède vraiment plus qu'une âme, peut-être un vif j'en sais rien, mais quelque chose de magique pendant que vous le lisez. Vous vous en apercevez une fois le livre terminé: juste le fait de se dire qu'on va y replonger incessement est un bonheur, une jubilation. Alors oui c'est long, mais c'est cool, ça prolonge la magie... Moi j'avais envie d'en lire chaque page en même temps, de le relire dès que je l'aurais fini, de commencer ma critique d'une main pendant que je tournais les pages de l'autre.

Encore une analogie tiens, j'avais envie de lire toutes les pages en même temps, un peu comme j'avais envie, quand j'écrivais cette critique de parler de toutes ses qualités à la fois.. car tout est lié, ce qui fait la force de ce livre ce ne sont pas ses qualités individuelles, mais la parfaite association de chacune d'entre elle, un peu comme si les joueurs du FC Barcelone avaient joué ensemble pendant 30 ans non-stop, au point de... pouvoir battre Manchester les yeux bandés. Ce livre vous change... pas profondément, même s'il vous fait penser de façon nouvelle pendant sa lecture, et, peut-être, modifie votre pensée générale, mais surtout inconsciemment donc je ne peux pas l'affirmer (mais je l'espere)... non il vous change sur un court terme, par sa magie, il vous fait faire des connections ou des liens insoupçonnés, et, dans mon cas, vous fait agir nouvellement, comme avec cette pré-critique que j'ai faite, ou cette idée de donner 20/20, sans l'avoir relu depuis 2 ans. Et pour illustrer le côté bien éphémère de ces nouveautés (et l'envie de prolonger cette magie) je vous avouerais que je viens de songer à refaire une critique du même livre d'ici quelques jours, plus courte, dans mon style grosse déconne habituelle, et qu'en même temps je sais que cette idée n'aboutira sûrement pas, car la magie s'efface de jour en jour, comme pour toutes les expériences fortes... mais qu'importe, ce qui compte c'est d'avoir eu cette pensée, même si je l'oublie, elle aura toujours existé et de là vient sa beauté (ha, et ce genre de reflexion est définitivement inspirée de ce livre).

En tout cas, une chose est à peu près sûr, il est plus que probable que vous veniez de lire la citique du livre que je lirais le plus dans ma vie, car vraiment agréable et profond, et surtout porteur de nouvelles découverte, linguistiques ou conceptuelles, à chaque relecture.

Je pense que toutes ces éloges vous donnent un avant-goût de ma note personnelle et subjective, mais juste pour vraiment vous convaincre, si réellement quelqu'un qui ne l'a pas lu est arrivé jusqu'ici, rendez-vous compte que même si le livre n'avait pas eu une narration inégalable (une voix différente par paragraphe) et une bande-originale géniale, toutes ces qualités auraient par elles-mêmes mérité 5/5.... Alors imaginez comme avec ces particularités excellentes ça fait chier d'être bon en math, je mettrais bien plus...

 

Donc, au final, malgré une rapide hésitation, je reste sur le 20/20 prévu de longue date. Le seul défaut, sa complexité étant au final une qualité, nous rappelant que l'excellence a un prix.

C'est ma plus longue critique, et je me dis que si quelqu'un n'ayant pas lu le livre l'a terminée, il a plutôt intérêt à se l'acheter demain, ou une faille spatio-temporelle pourrait bien s'ouvrir dans son cerveau (même si je me dis qu'elle doit être loin d'être parfaite, déjà j'ai même pas été marrant, je perds la main... et surtout tout ceci est très superficiel, je cite certaines métaphores ou certains concepts sans vraiment les fouiller... je passerais peut-être rajouter quelque chose à l'occasion, revenez dans un mois.). Donc c'est long, mais c'est une nouvelle façon pour moi, de prolonger le plaisir que j'ai eu à compulser cet ouvrage, ainsi que sa magie, d'une façon plus amusante et généreuse que chercher des infos sur l'auteur sur Internet comme souvent.... Et puis, si ça vous paraît bizarre, sachez qu'il y a vraiment tant de choses dans ce bouquin que je ne pouvais pas faire autrement, la critique n'est pas longue car j'ai adoré, elle est longue car sinon j'aurais parlé de la moitié de ce qui fait cette oeuvre (déjà là j'ai du me limiter sur beaucoup de choses). Et dîtes-vous que les gros fans de cette oeuvre, ou ceux qui viennent de la finir et sont venus prolonger cette magie quelques instants, savent parfaitement qu'il ne pouvait en être autrement, et j'éspère qu'ils y ont trouvé leur bonheur. Moi oui.

 

Les +: les personnages; l'histoire; le style; chacun y trouvera des significations personnelles; sa magie (c'est à dire, une parfaite association des 4 premiers points)

 

Le -: parfois difficile à suivre


nb: je ne fais pas de citations car ce n'est pas dans mes habitudes, mais si vous voulez en voir quelques unes, voici une petite critique sympatique avec quelques citations: link

et une grosse critique sympathique mais trèèès compliquée (mise en lien avec les philosophies de Nietzsche, Deleuze, Kierkegaard, discussions sur "l'immanence" du vent.... à ne lire que si vous avez adoré ce bouquin autant que moi, mais ça vaut le coup): link

 

ajout: je remets ici la somme des quelques pré-critiques que la magie de ce livre m'a inspirées. J'avais décidé de les supprimer, luttant ainsi contre l'éternité de ce qui est mis sur Internet (ouais j'suis un putain de rebel !), mais ce serait trop bête en fait, puisque c'est très différent de cette critique, survolant ses aspects superficiels pour se concentrer sur ce que sa profondeur peut éveiller en nous: pensée, jeu sur le langage, passion.... et puis cette critique était un peu courte n'est ce pas?

 

Résumé (provisoire¿'): Une planète ravagée par le vent. Dont les terres habitables forment une bande de 5000 kilomètres de large, bordée en largeur par 2 étendues de glace infranchissables. Les extrémités de ce segment habitables sont nommées selon le sens de ce vent incessant: l'extrème-aval, la ville d'Aberlaas, et l'extrème-amont, auquel on ne peut accéder qu'en remontant le vent fou à contre-courant. Personne ne l'a jamais atteint. Sur cette terre, les idées les plus folles l'entourent: l'origine du vent? Un moyen de l'arrêter? Quelque chose pour justifier la vie incroyablement dure sur cette planète, où le vent ne cesse pas, passant de la brise légère à la tempête détruisant inévitablement les villages ayant eu la malchance de se trouver au mauvais endroit? Personne ne sait. Chaque génération, depuis huit siècles, envoie une horde de héros, entraînée dès la petite enfance à Aberlaas, et chargée d'essayer d'atteindre cet extrème-amont. Nous suivons ici la 34ème, la plus rapide jusqu'a maintenant, composée de 23 membres émérites, du scribe au troubadour, en passant par la cueilleuse, et menée par le traceur, Golgoth, 9ème du nom, n'ayant gardé pour seuls sentiments que la argne et le courage, pour tirer sa horde par la peau du cul jusqu'aux limites inhabitables, jusqu'au non-vivant, jusqu'à nous...

 

Ceci n'est pas une critique (si vous n'avez pas lu le livre vous passerez à coté de bien des choses ici, mais ce ne serait rien à coté de passer,à coté toujours, de ce chef-d'oeuvre):

La horde est vivante. Pas ses personnages, son support. Si les animistes de tous temps n'ont ne serait-ce qu'infimement touché la Vérité, alors chaque possesseur de la horde héberge dans sa bibliothèque non pas un dieu, mais plus probablement un titan.

 

Je ne peux m'empêcher de m'épancher sur cet ouvrage en avance. Je m'étais promis de le relire avant d'en faire la critique, et m'y suis donc replongé depuis une petite semaine. J'en suis à un peu plus de la moitié et déjà je viens en parler. Pas pour vous, ni pour lui rendre hommage je crois, ce sera pous plus tard. Non la vérité c'est que c'est sûrement plutôt pour moi. Cette lecture vous remue, elle vous fait penser, vous fait frissoner, agir. Mais surtout penser. Comprendre. Et, après que cette idée de pré-critique me soit venue à l'esprit, que j'imagine des choses à y mettre (dont je ne me souviens d'ailleurs déjà plus mais fi), je me suis surtout rendu compte que cet aparté me permettrait sûrement de pousser plus loin ces raisonnements que cette lecture ouvre. Et cette envie de jouer avec ce matériel qui m'est donné: l'ouvrage c'est sûr, mais aussi la langue. J'aime jouer avec. Et l'auteur, Alain Damasio, nous apprend à jouer avec comme personne. Avec le comique, un peu, avec l'agressivité aussi, avec la cohérence, avec le sous-entendu, avec la métaphore, la vitesse, l'incompréhensible, le préhensible, l'irrésistible... la cumulation.

J'allais dire que pour jouer avec tout celà je devrais emprunter au style verbal de certains personnages, mais en fait non, je n'emprunterais qu'à moi même les traits de caractères que chacun possède, et dont les personnages d'Alain Damasio nous montrent la meilleure utilisation possible. Donc oui, le style général de ceci sera sûrement étrange, mais parfaitement franc. Du moins avec un fond de vérité (je pense aux élucubrations que je pourrais dédier à ce trou balourd de Caracole).

Après cette demie-pause, les choses étant posées, sans bémol, revêtez vos armures, campez vos pieds bien au sol et revenons au pourquoi du comment, rare scène d'accouplement d'animaux syntaxiques s'il en naît.

Changeons de sujet, peut-être, ou peut-être pas, et par

lons musique! Oui le livre est fourni avec une bande-originale (dans la seule version que vous devriez posséder...Attention d'ailleurs, un ami, Niste, m'a chuchoté que la version poche abriterait le démon de la varice mal placée... aïe !). Cette bande-originale est splendide et doit être née, pour lui être si bien harmonisée, du livre lui même. Une claire expression du vif de ce bouquin, vibrant l'air autour du manuscrit à des fréquences suspendues, jusqu'à ce qu'on ose lui présenter un micro qui le comprenne. Pour ma part, j'ai écouté non-stop cette BO durant la totalité de mes deux lectures (à une ou deux sessions près peut-être lors de la première) et elle fait partie intégrante de cette oeuvre littéraire. Alternance de morceaux calmes, parfois gagnant en vitesse, souvent accompagnées de paroles qui sont des lectures de petit passage. Une est même rapée, pour rendre frHommage à une scène de joute verbale grandiose dont je reparlerais au pire dans la critique hordonnée.  Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, toutes ces phases de lecture ou de rap n'ont jamais dérangé ma lecture, au contraire (enfin si, j'ai souvent zappé la chanson rapée quand je lisais, pour la réécouter une fois le livre fermé, car elle est très savoureuse). Lors de ma première lecture elles me permettaient d'imaginer plus précisément la voix des différents protagonistes (quand les voix que j'entendais n'étaient pas considérées comme un instrument parmitant d'autres), et lors de ma deuxième lecture, faite à voix haute, elle me permettait en de nombreuses occasions d'ajuster le ton, soit aux situations lues, soit à la chanson que je connaissais sur le bout des voix, me donnant l'impression de chanter par dessus, d'autres paroles, d'ailleurs non-chantées au sens premier du terme.

Et le bouquin alors? Passeur, passons sur les héros amirrables  leçons de courage, de volonté, de cohésion, qui seront développés dans la critique, dépassons l'emploi des mots justement écrits pour décrire justement souffrances, paysages  et souffle rance des pays moins sages, qui seront critiqués dans le développement, pour s'attarder sans tarder, sur ce qui m'a motivé à déposer cet exposé et à vous l'imposer expressément, malgré son style d'attardé: Alain Damasio, outre le magicien des mots, ou poète si vous préférez, qu'il est, est également un homme féru de philosophie: il cite volontiers lors d'interviews Deleuze, Foucault ou Nietzsche. Je ne pourrais vous dire en quoi chacun l'a influencé, mais force est de constater que le résultat fait réfléchir. Sur la prédestination, la volonté envers et contre tout, la solidarité bien sûr, mais au delà de cela sur les sujets théologiques aussi. Le vent y remplace Dieu dans plusieurs expressions, et il est de toute manière omnipotent.

Tout est lié dans ce monde, au vent, et donc à son origine, la vitesse: les chrones, êtres vivants informes modifiants tout ce qu'ils touchent, le temps, s'accélérant ou ralentissant dans les zones de chrones ou même pour certaines personnes sur-entrainées, jouant aussi avec le temps grâce à leur vif, sorte d'âme que chacun possède, mais qui contrairement à l'âme est concrètement présente en chacun, peut être entrainée et utilisée, peut être sentie avec de l'entraînement... Le vif requiert plusieurs pages à peu près chaque fois qu'il est décrit, dur dur donc de vous en parler précisément. C'est un mélange de vent, de vitesse, de mouvement (physique et mentale) que l'on abrite et qui nous fait agir. Il est qualifié de force lors d'une de ces descriptions. En fait, ce livre mérite d'être lu aussi parce qu'il tente de donner une définition nouvelle de l'âme. Une définition particulièrement intéressante. Il est dit que le vif n'est pas l'âme mais c'eut été trop facile, la définition se serait arrêtée là. Au final je pense que c'est une représentation possible de l'âme humaine, dans ce monde comme dans le notre, de ce qu'elle est pour certains, de ce qu'elle pourrait être pour d'autres, de ce qu'elle sera après lecture pour les plus ésotériques des lecteurs.

Et le VENT alors? Y a-t-il un quelconque LIEN avec nous? Forcément oui, puisque l'ouvrage entier est dédié au lien, entre les hordiers, entre la horde et le monde, c'est le lien qui forme le vif ( le lien entre le vent et la personne, entre les personnes entre elles...), et au vent. Bref, le vent, un lien avec notre monde?

Il y a  2 jours je n'aurais pas soulevé cette question, n'ayant aucune réponse à y apporter. Le vent est à l'origine de tout dans ce monde, vraiment de tout, même si on nous dit qu'il est issu de la vitesse (phénomène moins concret tout de même). A l'origine des chrones, du vif, de la forme des habitations, des techniques de combat surhumaines des combattants, à l'origine des moyens de transport, à l'origine des gouvernements, de la force et de la volonté des hodiers (par le vif), et j'en passe.. A l'origine de chaque habitude de vie aussi. Et en général de choses plutot désagréables dans ce monde balayé par les tempêtes. Surprenant, surtout pour une chose qui nous paraît si douce et essentielle que le vent.. Y a-t-il, bordel de Vent, quelque chose qui puisse être apparenté à cela chez nous? Pas à ma connaissance de l'époque... Et puis une idée a germée, aux steppes de mon crâne, sous l'herbe folle de mes cheveux... "Ha ouiii... naaan? Ho ho, si ! Mais si... certes. Or... Car.... Sof que...Erg ! Fausse connerie, l'autour sied ! Calme... Arval ta salive et plante tes crocs dans cette barbak, t'as l'weg!" Et depuis cette idée caracole en tête quand j'essaye d'établir un lien avec notre bonne vieille terre: plutôt que de chercher ce qui est à l'origine de tout sur notre monde, cherchons ce qui fait de notre humanité pareille exception, comme le vent fait de cette planète une exception par rapport à la notre? Vous avez deux minutes... Réponse? Le langage! Sans langage rien, puisque nous ne pourrions même pas concevoir ce qui est quelque chose. Et à travers ce vent insupportable, on peut entrevoir les risques de dérive du langage. Allant crescendo à notre époque de communication à outrance , avec cette envie de célébrité permettant d'étendre le pouvoir de nos paroles , de porter le langage individuel au plus grand nombre, au grand dam du langage du plus grand bien. Regardons les sources de langage qui attirent les jeunes: télé-réalité, musique formatée (pour citer les plus évidentes... Ha, et certaines formes d'art contemporain ne comptant pour rien). On risque de passer d'un langage support de l'art, à un langage simple outil de communication, revenant à la préhistoire, plutot que foncant vers l'après-histoire.. . Outil qui peut être bénéfique pour l'individu qui le lance et touche la cible avec chance, mais pour les autres? Et si le support est oublié, l'art retombe, et de très haut le pauvre. Ce langage, qui est ce qui nous a donné vie (consciente du moins), comme le vent est à l'origine du vif, qui donne leurs âmes aux hordiers, deviendra plaisant pour certains, vivant dans un monde fermé sur lui même (comme les fréoles jouissent du vent sur leurs navires, se croyant heureux à ne jamais toucher terre), tandis que les autres s'abriteront de ce langage comme d'un furvent, dans leurs villages plus humains mais en proie aux destructions multiples (c'est le cas de la quantité de gens qui ne supportent plus 95% des merdes que l'on nous sert à la télé ou à la radio, et qui s'en abritent, attendant une vraie nouveauté à la hauteur de la force qu'a pris ce langage chez nous... A la quantième forme du langage nos médias correspondent-ils? Plusieurs réponses possibles, qu'il serait trop long de détailler ici, faîtes vous votre propre idée).

Notre seule chance: que les hordiers d'aujourd'hui tracent jusqu'à l'extrème-amont du langage, résistant au Furvosophie, traversant la flaque de Lapensée et gravissant l'Artska, pour trouver, ou fabriquer la 9ème forme du langage (ou plutôt la 8ème, plus positive... qui serait le 8ème art?). Et cela,  Alain Damasio le fit, sachez-le. Il n'avança pas seulement sur une Terre que lui seul avait la faculté d'inventer. Il ne dépassa pas seulement, à plusieurs arpents près, le point le plus en amont de la littérature de l'imaginaire (:p). Cela il le fit, sachez-le. Il ne se contenta pas de montrer que les seules phrases qui vaillent sont celles qu'il a crées, à le pointe extrème de ce qui se peut. Non: il utilisa la matière de son livre pour affirmer le langage, pour assurer la poursuite. Tout le temps que ses mots de poètes brûlèrent, ses pages de feu furent en vibrations entre mes mains - et la télé continua à gerber. Devant lui les médias persistaient, ils descendaient la langue sans fléchir, crescendo, sur un rythme de moins en moins profond et de plus en plus malsain, il me sembla. L'encre bientôt s'effaca, la ligne polie des lettres devint floue,les majuscules cabossées et la ponctuation se brouillèrent, jusqu'à ce qu'il ne reste à décompter qu'un chiffre angoissant en bas de page, qui tranchait la page blanche, qui diminuait doucement et dont le dernier finit lui aussi par se dissoudre. Mais la musique -- la musique elle demeura encore longtemps après le rangement du livre, je parle de la bande originale de l'oeuvre qui parvenait à mes oreilles régulièrement. Pour moi, cette musique n'a jamais cessé de jouer: c'est juste que les médias jouent infiniment trop fort pour qu'un tympan humain puisse n'écouter que ça. Et pourtant, je l'écoute...

(...assez souvent et hors lecture. Ceci était d'ailleurs l'un des passages du livre lu sur cette BO, librement adapté pour corréler mon propos)

 

Voilà, je trouve que ça se tient. Peut-être Alain n'a-t-il pas du tout pensé en ces termes lors de la rédaction de ce livre (rédaction qui a pris 4 ans uniquement consacrées à cette oeuvre, donc y a eu le temps de réfléchir), peut-être que si, surtout que le monsieur est assez au fait des dérives de la communication moderne, comme le montre la conférence en lien à la fin ici. Et même si il n'y a pas pensé, je trouve que cela colle tellement bien que ce serait presque plus beau... la horde du contrevent possèderait un vif si puissant pour se créer une signification parfaitement cohérente qui n'aurait pas été voulue par son créateur (voire plus d'une, mais bon je peux pas continuer à écrire ici jusqu'à la fin du monde...)

Bon après si vous ne partagez pas mon point de vue... allez vous faire pendre, couillons de lecteurs sans mise en perspective. J'vous en ficherais moi des "lectures plaisirs", allez vous farcir du Marc Lévy dans vos lofts d'abrités et foutez la paix aux burnés qui cherchent un sens aux mots qu'ils prennent en gueule, à la gniaque, sous furvers... connards de best-lécheurs...


 

addendum: Cet ouvrage est détestable, pour une infinité de raisons, dont l'association le rend encore plus adorable.

La première, celle qui induit toutes les autres, comme la vitesse fût à l'origine du vent et donc de tout ce qui est, c'est sa complexité. Beaucoup de phrases à tendance philosophiques ou descriptives sur ce vent particulier sont incompréhensibles. Beaucoup. Mais noyées parmi toutes celles-ci, une foule de pépites se cachent. Certaines bien trouvées, d'autres géniales, la plupart révolutionaires. Mais elles sont perdues dans cette océanique flaque de mots qu'est La Horde du Contrevent. Si bien qu'on les oublie bien vite. Si bien qu'elles changent votre vie, oui, mais pour une dizaine de secondes seulement.... Et puis on se dit que toutes les phrases sont peut-être de cette trempe. Que chaque page est remplie de 25 joyaux éphemeres (et quand on y pense en lisant, on y croit) à contempler et oublier, pour mieux laisser la place aux prochaines émeraudes... Et je vous écris cela sans l'avoir prémédité, alors que sur l'avant-dernière page que j'ai lue, Caracole, sage parmi les fous ET fou parmi les sages, révèle de manière très sollenel que "l'oubli est la seule force active. Pas la mémoire, l'oubli"... Et force est de constater que cet oubli est frappant dans la horde. On oublie tous ces joyaux. On oublie que pendant les 50 dernières pages on se promet de relire tout le bouquin dans une semaine, pour révéler de nouveaux diamants, sous le sable accumulé par le vent. On oublie qu'on lit un livre de science-fiction, pas de philosophi(ction?). On oublie que ce livre nous a changé... pour quelques secondes seulement. Alors voilà ca paraît de temps en temps extremement obscur, parfois même dénué de sens (par foi même dénouer le Sens) mais chaque phrase sort du même esprit, a survécu à 4 ans d'écriture, de relecture, d'effacement, alors soyons logique, chacun d'elle peut avoir le même poids.  Voilà la raison originelle qui fait que ce livre est détestadorable, mot qui doit une fière chandelle à ce que la laideur soit subjective....  une partie de mon cerveau le trouve horrible, tandis que l'autre en fait un poème, de par son lien (lien, tellement important, sachez-le) avec la horde...En passant, notons que cette complexité fait aussi que parfois, on comprend une phrase, ou un concept, 100 pages plus loin, très déstabilisant. Cela donne envie de lire chaque page de cet ouvrage en meme temps, pour vraiment le comprendre. De le lire a chaque instant de sa vie, pour épuiser ses qualités pour se sentir atteindre l'extreme-amont de la lecture en se délectant vraiment chaque phrase, de la plus superficielle, pour sa beauté, à la plus profonde, pour son sens, ou simplement pour en apprécier pleinement la cohésion et la magie qui s'en dégagent... Allez savoir si c'est seulement possible. Je n'en sais rien, il est tellement complexe... je le déteste (ça se voit non?). En fait on peut encore faire un lien entre le fond et la forme: tout ce qui est détestable dans ce livre dérive de sa complexité, comme le vent et le vif dérivent de la vitesse, que l'on oublie face au vent et au vif, comme on oublie la complexité de l'ouvrage, face à l'action et aux réflexions profondes. Je ne sais plus si c'est la lecture de ce livre qui m'a inspiré mon premier précepte, auquel je crois depuis des années, même si je n'y pense pas souvent: "tout est lié" (ca paraît rien, mais si l'on pense vraiment que TOUT, absolument TOUT, est lié, et qu'on s'amuse à percevoir ces liens, ça fait beaucoup de choses... pour ça que je n'y pense pas souvent, ca m'occuperait trop l'esprit). Et cet ouvrage nous le prouve à chaque page, tout comme cette non-critique, ou tout se recoupe constamment, recoupe les thèmes phares du livre entre eux, avec notre monde, avec notre essence profonde... Et je suis heureux que cette rédaction me le rappelle, peut-être plus fortement et plus incontestablement que jamais. Je ne sais pas si j'ai écrit quelque chose de compréhensible pour qui que ce soit d'autre que moi, mais pour moi ça l'est. Si c'est trop complexe, tirez-en les conclusions que vous voudrez sur sa valeur.

 

AddendumS: Poursuivons sur l'oubli... Je viens de relire le premier chapitre dont j'avais parfaitement oublié l'existence... peut être mon préféré de cette relecture, et peut etre donc de ma première lecture qui sait, c'est drôle comme l'oubli peut se cacher aux endroits les plus inattendus.... Peut-être oublié inconsciemment pour tirer encore plus de joie de sa relecture? Ou plus simplement oublié parce qu'il ne se passe rien de dangereux pour une fois...? Nos hordiers croisent un véramorphe, chrone particulièrement rare: imaginez-vous une bulle d'air colorée, dans laquelle si vous entrez vous vous "transformez" en ce que vous êtes vraiment, ce qui vous représente le mieux, le temps que vous y restez, que ce soit un sanglier géant, ou une colonne liquide et brillante autour de laquelle gravitent des sphères de lumières reliées à l'axe principale... Et quel plaisir de connaître la forme intime de ces personnages que l'on aime tant. Quel frisson lorsque l'aéromaitresse Oroshi y aperçoit le vif d'une hordière tombée au contre qui est resté lié à celui de l'un de ses anciens amants... elle apercoit ce vif, fonce dans le chrone, se transforme en félin, et plonge ses crocs dans la forme de son compagnon pour y attraper un bout du vif de son ancienne feuleuse, et la ramener hors du chrone, à la façon d'une lionne transportant son petit dans sa gueule... magnifique... vraiment je crois mon plus agréable frisson depuis le début (frisson qui revient d'ailleurs aussi à la relecture de cette pré-critique... et j'ai oublié de vous dire a quel point ce livre peut faire frissonner, vraiment, très souvent et divinement... j'en reparlerais dans la critique, au moins je n'oublierais pas...bon en fait si, j'avais oublié, heureusement que cette pré-critique existe.... ce qui me fait me rendre compte que l'aspect "force-active" de l'oubli serait peut-être un défaut? J'y repense et je vous tiens au courant lors de ma prochaine relecture de la critique. Relecture faite, non je ne pense pas que ce soit un défaut... je ne saurais dire pourquoi, peut-petre la prochaine fois, mais je ne pense pas que ce soit un défaut...). Peut être aussi parce que c'est dans ce chapitre plutot calme que j'ai pu le mieux donner vie aux voix et à la scène lors de ma lecture (a haute voix, j'assume, je suis un malade). D'ailleurs, ça fait quelques temps (6/8 mois?) que j'ai commencé à lire a haute voix chez moi, j'aime beaucoup, mais là, face à la horde, j'ai l'impression que je n'avais jusque là fait que m'entrainer pour cette lecture... J'avais trouvé les mots de Damasio magnifiques en lecture normale, mais a voix haute, c'est vraiment puissant, surtout avec l'alternance de narrateurs... d'habitude j'aime l'oralisation pour que la lecture soit plus "vivante", là j'avais vraiment envie de le faire pour rendre hommage à cette oeuvre en essayant de me rapprocher le plus possible de la meilleure façon de dire chaque phrase, pour en ressentir toute la valeur, et non pas pour rendre la lecture plus distrayante.Et ce fût parfois surprenant, surtout de lire chaque dialogue, avec le ton qui convient au personnage quitte à parfois me surprendre moi même de jouer la tristesse ou la peur d'une façon dont je ne me croyais même pas capable.... C'est grave, docteur?

Pour revenir au véramorphe, quelle belle idée que cette boule de magie qui révèle notre âme aux spectateurs alentour... vraiment ça donne envie. Cette pré-critique, un véramorphe? Bah je m'égare, mais gare....

 

Bon vent !

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commentaires

D
Très bel article !<br /> Je me suis amusé à reproduire ton petit jeu consistant à résumer chaque membre de la horde par un mot. Je l'ai fait avant de découvrir les tiens et voici les miens : <br /> Golgoth : rage<br /> Pietro : noble<br /> Sov : lien<br /> Caracole : pirouette<br /> Erg : véloce<br /> Talweg : aride<br /> Firost : fidèle<br /> L’autoursier : horizontal<br /> Steppe : jardin<br /> Arval : lumière<br /> Le fauconnier : vertical<br /> Horst et Karst : innocence<br /> Oroshi : institutrice<br /> Alme : remède<br /> Aoi : douceur<br /> Larco : nuage<br /> Léarch : poutre<br /> Callirhoé : mèche<br /> Silamphre : mélodie<br /> Coriolis : nénette <br /> Sveziest : médusé<br /> Barbak : bloc
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C
Bonjour, bonjour, <br /> J'aimerais vraiment trouver les nouvelles dont tu parles prolongeant l'aventure de la Hordes, cependant, impossible de mettre la main dessus, et géante rouge semble ne s'acheter au numéro que par Paypal. <br /> Tu aurais des petits conseils à me donner ?
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V
comparer les chroniques du krondor à la horde du contrevent?<br /> j'ai frôler de m'étrangler , c'est des bons souvenirs d'ado mais très très "facile" par rapport à la horde.<br /> <br /> Ceci étant dit, je lis ta critique
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E
Le chapitre du veramorphe est l'un de ceux qui, à la première lecture, m'ont le plus marqués.. Du début à la fin, Il est juste saisissant... <br /> Sinon, Bravo pour cette (très longue) critique qui m'a donné à regoûter à cet univers que je ne parviens désormais plus à quitter (et qui ne me quitte plus) ^_^
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B
Merci pour ce commentaire, "prolonger un peu la magie" de ce bouquin étant la raison d'être de cette loongue critique, ton commentaire me comble :)<br /> Et bonne année !
B
De rien :)
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